L’application de transport Heetch doit cesser ses activités à Bruxelles
Quatre conducteurs de l’application Heetch ont vu leur voiture réquisitionnée ces dernières semaines à Bruxelles. Une situation “absurde”, dénonce ce mercredi l’entreprise dans un communiqué, alors que la plateforme a obtenu l’agrément imposé par la loi De Croo sur l’économie collaborative. Mais pour le ministre bruxellois de la Mobilité, Pascal Smet (sp.a), les choses sont claires: Heetch est illégale, au même titre qu’UberPop.
Heetch est une application qui met en contact des chauffeurs non professionnels avec des particuliers pour effectuer des trajets entre 20h00 et 6h00. Les passagers décident eux-mêmes du montant qu’ils versent au conducteur avec, pour ces derniers, un plafond de 5.000 euros par an. Une simple solution de “mobilité partagée”, vante Heetch, alors que les jeunes manquent d’offres de transport collectif la nuit.
Mais pour la Région bruxelloise, il s’agit d’un service rémunéré de transport de personnes. Un tel service doit se faire “dans les règles, par des professionnels et avec une licence. On en a informé Heetch il y a plusieurs mois mais ils ont décidé, en connaissance de cause, de poursuivre leurs activités”, regrette Marc Debont, porte-parole du ministre Pascal Smet. “On ne sait pas expliquer aux conducteurs Heetch pourquoi ils paient des taxes sur chaque trajet d’un côté et peuvent se faire saisir leur voiture de l’autre”, déplore pour sa part Teddy Pellerin, cofondateur de Heetch. Il demande à M. Smet de “renouer le dialogue” et d’accorder ses violons avec le fédéral.
Il n’y a pas d’incohérence entre la loi fédérale sur l’économie collaborative et l’attitude des autorités bruxelloises, répond le porte-parole de Pascal Smet: la première instaure simplement un régime fiscal, ce qui n’affranchit pas les entreprises d’autres règles, comme la réglementation bruxelloise sur le transport rémunéré de personnes. Bref, pour la Région bruxelloise, le débat est clos. (avec Belga, phoot Heetch)