Une explosion devant une école pour filles fait au moins 30 morts à Kaboul

Une explosion devant une école pour filles samedi à Kaboul a fait au moins 30 morts et une cinquantaine de blessés, dont des élèves, au moment où le ramadan touche à sa fin et où les forces étrangères accélèrent leur retrait d’Afghanistan, laissant derrière elles un pays déchiré par 20 ans de conflit. “Plus de 30 étudiants et autres compatriotes ont été tués et plus de 50 blessés. Le bilan s’alourdit”, a déclaré à la presse Tareq Arian, le porte-parole du ministère de l’Intérieur.
L’explosion s’est produite dans le quartier hazara de Dasht-e-Barchi, dans l’ouest de la capitale afghane, au moment où ses habitants faisaient leurs courses à l’approche de la fête musulmane de l’Aïd el-Fitr qui va marquer la semaine prochaine la fin du mois de jeûne du ramadan.
“J’ai vu des corps ensanglantés dans une nuée de fumée et de poussière, tandis que certains des blessés criaient et souffraient”, a déclaré à l’AFP Reza, qui a échappé à l’explosion.
Reza a ajouté que la plupart des victimes étaient des adolescentes qui venaient de quitter leur école dans ce quartier majoritairement peuplé par des chiites hazaras, souvent pris pour cible par les groupes islamistes sunnites.
L’attentat n’a pas été revendiqué, mais le président afghan Ashraf Ghani a accusé les talibans d’en être les responsables.
L’ambassadeur américain par intérim dans la capitale afghane, Ross Wilson, a qualifié l’attentat, d'”abominable” et d'”attaque impardonnable contre les enfants et l’avenir de l’Afghanistan”.
De même, la mission de l’UE en Afghanistan a fustigé sur Twitter une attaque “contre des jeunes gens déterminés à améliorer le sort de leur pays”.
Une enquête pour “attaque terroriste” a été ouverte, a déclaré à l’AFP le porte-parole adjoint du ministère de l’Intérieur Hamid Roshan.
L’explosion de samedi intervient après que les Etats-Unis et les Européens ont appelé la veille à une reprise “immédiate” et “sans conditions préalables” des négociations en Afghanistan, accusant les talibans de faire régner la violence pendant le retrait des forces étrangères et de bloquer le processus de paix.
Les négociations directes inédites entre le gouvernement de Kaboul et les talibans ont débuté en septembre au Qatar mais elles piétinent. Une conférence spéciale était prévue pour fin avril en Turquie pour les relancer, mais elle a dû être reportée sine die en raison du refus de participer des talibans pour protester contre le retard du retrait américain, initialement fixé au 1er mai par l’ex-président Donald Trump.

Partager l'article

08 mai 2021 - 22h45