TC Charleroi – Six ans de prison requis pour une tentative de meurtre avec motif discriminatoire

Le ministère public a requis mercredi devant le tribunal correctionnel de Charleroi une peine de 6 ans de prison ferme contre Oleh D. Le prévenu, originaire d’Ukraine, est poursuivi pour une tentative de meurtre avec motif discriminatoire contre un ouvrier d’origine polonaise, collègue du prévenu sur un chantier de plusieurs lotissements à Forchies-la-Marche. Selon le substitut Lafosse, le prévenu s’est plaint du traitement de faveur accordé à la victime en raison de sa nationalité. Oleh D. est poursuivi pour une tentative de meurtre avec motif discriminatoire en raison de la nationalité de la victime. Le prévenu, originaire d’Ukraine, a débarqué de son pays natal pour travailler sur un chantier de plusieurs lotissements à Forchies-la-Marche (province de Hainaut).
Le 17 décembre 2020, au sein d’un des logements en travaux, l’ouvrier s’était violemment emporté sur un homologue fraîchement débarqué de Pologne en bus pour poser du carrelage sur le chantier. Vers 01H00 du matin, la police et les secours avaient été requis sur place à la suite de nombreux appels de riverains, interpellés par le bruit provenant d’un des logements. Sur place, les policiers avaient découvert la victime gisant au sol, dans le sang. Oleh D., lui, était calmement interpellé par les forces de l’ordre.
Ce dernier était passé aux aveux, expliquant avoir eu une altercation avec son collègue à mains nues, avant de se saisir d’un marteau pour lui asséner plusieurs coups à la tête et aux jambes. Pour le substitut Lafosse, Oleh D. ne suspectait pas la victime de lui avoir dérobé de l’argent et a agi pour une autre raison. “L’entente était cordiale entre les deux. Jusqu’à ce que l’ouvrier ukrainien se plaigne ouvertement des ouvriers polonais, qu’ils estimaient mieux traités et avantagés sur le chantier.” Un motif discriminatoire est également retenu contre Oleh D.
Une peine de 6 ans de prison ferme est requise par le ministère public. Me Isabelle Vander Eyden, intervenant pour Me Marie-Cécile Deprez à l’audience, a plaidé une peine réduite affirmant que son client n’avait pas l’intention de tuer son collègue. “Ce n’est pas à cause de la nationalité, mais bien de l’employeur, qui est responsable de cette différence de traitement.” Jugement le 26 mai prochain.

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12 mai 2021 - 20h30