Le groupe Riva (Thy-Marcinelle) inquiet pour l'avenir des mesures antidumping

Le responsable des affaires internationales du groupe sidérurgique Riva, David Valenti, a confirmé samedi à Charleroi que le producteur verrait sa situation se compliquer si l’Organisation mondiale du commerce (OMC) devait trancher en faveur de la Chine le différend qui l’oppose aujourd’hui à l’Union européenne. Le désaccord porte sur la reconnaissance du pays comme économie de marché avec comme enjeu éventuel le sort à réserver aux mesures de protection antidumping décidées par les autorités européennes à l’égard de certaines exportations chinoises. Le groupe Riva, qui produit du fil machine, des ronds à béton, des laminés marchands et des treillis soudés, compte en Europe une quinzaine de sites, dont un à Charleroi, l’usine Thy-Marcinelle. Il produit annuellement quelque 620.000 tonnes. La concurrence étrangère, notamment chinoise, a grignoté en 2016 une partie de ses parts de marché. “Les prix des produits chinois sont de 20 à 30% moins élevés. Les droits antidumping, qui s’élèvent aujourd’hui pour nos produits à quelque 24%, permettent de compenser quelque peu”, a indiqué David Valenti.

L’avenir de ces droits antidumping n’est pas assuré selon Hugues Bayet, député européen PS en visite samedi sur le site carolo du groupe Riva. Décidés par rapport à des pratiques de dumping identifiées à la lumière du système dit du pays de substitution, ils pourraient disparaitre si l’OMC devait contraindre l’Union européenne à reconnaitre la Chine comme économie de marché. Ce qu’elle s’est refusée de faire jusqu’ici.

Parallèlement, la Commission européenne et le Parlement européen travaillent actuellement au réexamen de certaines mesures antidumping. Parmi les propositions sur la table figurent notamment celles de réduire la durée de la procédure aboutissant à des mesures antidumping ou d’augmenter les taux des droits pratiqués.

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10 juin 2017 - 15h20