Grève dans les prisons – Décès d'un détenu à Lantin: "Cela devait arriver", estime un délégué CSC
Le décès d’un détenu mardi vers 21h25 à la prison de Lantin dans des circonstances qui restent à déterminer n’est pas étonnant. “Cela devait arriver”, estime Sébastien Graeff, délégué CSC. Les faits se sont produits dans la section psychiatrique de l’établissement pénitentiaire. “Les détenus placés dans l’aile psychiatrique sont des patients”, précise Sébastien Graeff. “Depuis le début de la grève, ils sont soumis au même régime que les autres détenus: pas de sorties, pas d’activités, pas de visites. Ces personnes souffrent de pathologies mentales et le moindre changement dans leurs habitudes peut faire monter la pression. Cela devait arriver et Marc Brisy, le directeur de la prison, avait déjà tiré la sonnette d’alarme”, poursuit-il.
D’après les premières constatations, il semblerait que le détenu ait été tué avec une arme en plastique. Son compagnon de cellule, qui pourrait être l’agresseur, a été emmené pour audition. “Une enquête judiciaire est en cours, il faudra déterminer si le co-détenu était responsable de ses actes”, ajoute le délégué CSC. “Je sais que les patients de l’aile psychiatrique continuent à être pleinement suivis médicalement, même en temps de grève. Par contre, ces personnes sont parfois compliquées à gérer. Les policiers et les militaires font ce qu’ils peuvent mais ils ne sont pas spécialement formés pour encadrer ce type de détenu.”
Il s’agit du premier cas de décès d’un détenu au sein d’une prison depuis le début de la grève des agents pénitentiaires dans la partie francophone du pays. “De tels faits sont évidemment dommageables”, estime Sébastien Graeff. “Cependant, cela ne devrait pas entraver le mouvement de grève.”