Elections législatives en Allemagne – Un système électoral complexe mêlant méthode majoritaire et proportionnelle

Le 24 septembre prochain, les électeurs allemands se rendront dans l’isoloir pour composer un nouveau parlement fédéral, le Bundestag. Particularités du système: chaque électeur dispose de deux voix et le nombre de députés n’est connu qu’à la fin. L’Allemagne est répartie en 299 circonscriptions électorales représentant chacune environ 250.000 électeurs. Le parlement compte en tout 598 députés au moins (299 x 2).
La première voix sert à élire directement l’un des candidats d’une circonscription selon un système majoritaire. Le candidat qui reçoit le plus de “premières voix” est le vainqueur et il est envoyé au parlement pour l’arrondissement. En pratique, cette première étape favorise les grands partis, à savoir surtout les chrétiens-démocrates (CDU) et les sociaux-démocrates (SPD).
Avec sa deuxième voix, l’électeur choisit cette fois un parti. C’est ce scrutin qui établit le rapport de force au parlement. Il permet aussi à de plus petites fractions d’y entrer si elles obtiennent au moins 5% des suffrages.
Les 598 sièges du Bundestag sont distribués entre les partis en fonction des résultats obtenus à la proportionnelle. Les sièges sont remplis d’abord avec les personnalités élues directement avec les premières voix.
Cela se complique légèrement lorsque l’électeur vote pour deux formations politiques différentes. Par exemple, il peut vouloir donner sa première voix à un candidat CDU et la seconde au parti libéral FDP, espérant que celui-ci puisse s’allier aux chrétiens-démocrates pour former une coalition.
Certains partis obtiennent donc davantage de mandats directs (les premières voix) que ne le prévoit la proportionnelle. Tous les candidats élus directement devant se retrouver au parlement, le système prévoit que le parti garde les sièges supplémentaires, ce qui gonfle le nombre de députés et l’emmène au-delà des 598.
Mais en 2013, le Bundestag a décidé de corriger la loi électorale, car les sièges supplémentaires troublaient la répartition proportionnelle et avantageaient les grands partis. Il a été décidé de maintenir les mandats supplémentaires mais de les compenser en donnant davantage de sièges aux autres partis de manière à préserver la proportionnelle.
Les élections législatives de 2013 ont permis d’élire 631 députés. La CDU a obtenu 13 mandats supplémentaires, le SPD 10, Die Linke quatre et les Verts deux. Le nombre de parlementaires que comptera le nouveau Bundestag ne sera connu qu’à l’issue des élections du 24 septembre.
En bout de course, ce sont les députés du Bundestag qui éliront le ou la chancelière, qui doit recueillir la majorité absolue des voix.
Quelque 61,5 millions d’électeurs peuvent participer au scrutin (le vote n’est pas obligatoire en Allemagne), légèrement moins qu’en 2013. En tout, 4.828 personnalités se sont portées candidates, soit le nombre le plus élevé en 20 ans. Les candidats ont en moyenne 46,9 ans et 29% d’entre eux sont des femmes. Les électeurs auront le choix entre 42 partis au total dont 16 se présentent pour la première fois.

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12 septembre 2017 - 05h30