A Paris, un bar “à la gloire” de Pablo Escobar

Des serveurs déguisés avec des gilets pare-balles servent des cocktails portant les noms de célèbres narco-trafiquants, sous l’oeil d’un portrait de Pablo Escobar peint sur un mur: bienvenue au “Medellin”, un nouveau bar de nuit du centre de Paris. Depuis la rue, un simple néon rouge “Chez Pablo” perché au-dessus d’un faux restaurant de tacos indique l’entrée de ce lieu discret, matérialisée par une porte de réfrigérateur.

Le visiteur s’engouffre ensuite dans un long couloir couvert de miroirs du sol au plafond où résonnent les notes de la chanson “Tuyo” de Rodrigo Amarante, générique de la série à succès “Narcos” produite par Netflix et qui retrace l’histoire du narco-trafiquant.

Bar de nuit prisé par la jeunesse dorée parisienne, le club a ouvert ses portes en novembre 2018 dans un quartier huppé. Il a fait le buzz dès son ouverture, grâce notamment à l’écrivain et réalisateur français Frédéric Beigbeder, incapable d’assurer sa chronique matinale sur France Inter après une soirée d’inauguration arrosée au Medellin. Cette mésaventure signera la fin de sa collaboration avec la radio publique.

Mais si le bar a fait parler de lui, c’est aussi en raison des références à l’univers du monde des cartels colombiens dont il regorge. “Medellin est une très belle ville, construite sur un cimetière, elle est pleine de morts, c’est une orgie de sang”, peut-on lire sur un mur. Plus loin, dans le couloir menant aux toilettes, un organigramme détaille l’organisation du cartel de Medellin.

Des symboles aussi présents dans la carte: un tacos végétarien baptisé Pacho Herrera – en l’honneur d’un des chefs du cartel de Cali -, un tacos au caviar “Hijo de puta” (“fils de pute”) vendu 90 euros ou encore le cocktail “Maria Victoria”, du nom de la veuve d’Escobar.

Mais cette multiplication de références à l’impitoyable narco-trafiquant n’est pas du goût de tous. Une semaine après l’ouverture, des dizaines de Colombiens indignés résidant à Paris et regroupés dans le collectif “Stop Medellin” ont appelé à manifester.

Des accusations balayées par Andren Dimitris, le propriétaire du bar, qui rejette toute “vénération” d’Escobar. “Qu’on le veuille ou non, quand on pense à Medellin, on pense à Pablo, mais il n’est pas le thème principal du bar, c’est juste un clin d’oeil”, se défend le Français d’origine grecque, entre deux poignées de main à ses clients habitués.

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11 janvier 2019 - 09h55