Décès d’Adil à Anderlecht : la famille veut un procès public
“L’annonce de demande de non-lieu du parquet était prévisible, mais ça reste incompréhensible”, a déclaré à Belga, jeudi après-midi, Me Alexis Deswaef, avocat de la famille d’Adil. Ce jeune homme de 19 ans est décédé le 10 avril dernier à Anderlecht, après avoir percuté un véhicule de police avec son scooter, alors qu’il fuyait un contrôle.
Jeudi matin, le parquet de Bruxelles a annoncé que le juge d’instruction avait conclu qu’aucune faute pénale n’a été commise et qu’il demandera donc le non-lieu pour les policiers, lors de l’audience devant la chambre du conseil qui aura lieu dans les prochains jours.
►Décès d’Adil à Anderlecht : aucune inculpation envers les policiers
“Nous n’avons pas encore pu prendre connaissance de l’ensemble du dossier, notamment des images de caméra de vidéo-surveillance. Nous allons le faire et demander le cas échéant des devoirs d’enquête complémentaires”, a annoncé Me Deswaef. “Selon nous, des fautes ont clairement été commises et nous estimons qu’il est nécessaire qu’un procès public puisse se tenir. Adil n’aurait jamais dû perdre la vie. La course-poursuite a pris des proportions déraisonnables. Il est question de la proportionnalité des moyens développés. L’objectif du contrôle était légitime, mais ensuite, après la fuite, un appel a été lancé sur les ondes de la police pour que toutes les patrouilles se lancent à la recherche du scooter”, a affirmé l’avocat.
“N’y avait-il pas d’autres moyens à utiliser? N’y avait-il pas la possibilité d’identifier la personne par la suite, sur base d’images de caméras de vidéo-surveillance par exemple? La question de l’absolue nécessité d’intervenir immédiatement se pose et selon la jurisprudence de la Cour Européennes des Droits de l’Homme (CEDH), il vaut mieux ne pas déployer certains moyens si cela risque de mettre en danger la vie d’autrui”, a réagi Me Deswaef.
■ Reportage de Jim Moskovics, Nicolas Scheenaerts et Pierre Delmée
Belga – Photo: BX1