Gaza : pas d’accord au sein du kern, les discussions reprendront lundi
Le comité ministériel restreint s’est achevé mercredi sans accord sur la position belge à l’égard de la situation dans la Bande de Gaza et une reconnaissance de la Palestine. Les discussions reprendront lundi, a-t-on appris à l’issue de la réunion.
Deux sujets étaient à l’ordre du jour: l’Ukraine, où s’est rendu mardi le ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, et le conflit israélo-palestinien. Sur ce point le chef de la diplomatie a soumis à ses collègues une note contenant dix propositions concrètes de sanctions à l’égard d’Israël. Un premier tour de parole a eu lieu et une réunion intercabinets sera organisée. Selon la VRT qui a pu consulter la note, il est question d’interdire l’importation de certains produits et services, de déclarer persona non grata en Belgique des ministres israéliens à l’instar des Pays Bas, de viser les colons et organisations de colons à l’instar de la Grande Bretagne et du Canada mais aussi les Belges -quelque 800- qui résideraient dans des colonies en les privant de l’assistance consulaire, et de poursuivre en justice les Belges qui se seraient rendus coupables de violations des droits de l’homme. Le transit de matériel militaire ou à usage militaire par les ports ou aéroports belges est aussi évoqué: le ministre des Engagés veut durcir les règles actuelles, envisageant même une interdiction de survol des avions officiels ou militaires israéliens.
Quant à la reconnaissance de la Palestine, elle doit se faire rapidement, estime M. Prévot. “Je veux croire dans la possibilité d’engranger des progrès sur les sanctions à l’égard d’Israël afin de faire bouger la situation et de progresser sur la question de la reconnaissance de la Palestine. Il y a matière à se mettre du bon côté de l’Histoire“, a souligné le ministre à son arrivée au 16 rue de la Loi. Il n’a pas fait de commentaire à l’issue des deux heures de réunion. “La situation à Gaza nous impose d’adapter la position belge, c’est indispensable“, a clamé quant à lui le vice-Premier ministre CD&V, Vincent Van Peteghem. Son parti et Vooruit se trouvent sur la même ligne que les Engagés. Les socialistes n’ont pas caché leur lassitude devant les tergiversations du gouvernement. “Vooruit a perdu patience face à ce qui se passe là-bas“, a averti le vice-Premier ministre Frank Vandenbroucke.
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Le MR discret
Le MR est resté discret. Le vice-Premier ministre David Clarinval s’est borné à indiquer que la position de son parti était connue. Les libéraux francophones et la N-VA se montrent très réticents à l’égard des sanctions contre Israël et de la reconnaissance de la Palestine. Les premiers ont rappelé mardi leur position et estimé que, face à la situation dramatique à Gaza, les enjeux humanitaires constituaient la priorité. Mardi, à l’occasion d’un déplacement en Allemagne, le Premier ministre, Bart De Wever (N-VA), a jugé qu’une reconnaissance sans que des conditions préalables ne soient remplies serait “contreproductive”.
Le dossier occupe le gouvernement depuis plusieurs semaines et menace même de tourner en crise politique. La Belgique devra prendre position d’ici à l’assemblée générale des Nations Unies le mois prochain au cours de laquelle plusieurs Etats occidentaux, dont la France, annonceront la reconnaissance de la Palestine. Fin mai, la Chambre avait approuvé une résolution qui abordait notamment la question de la reconnaissance, sans poser de conditions. L’initiative diplomatique prise par le président français Emmanuel Macron y était alors décrite comme “le momentum diplomatique par excellence pour reconnaître l’État de Palestine (sous la gouvernance d’une Autorité palestinienne élue démocratiquement ayant rejeté le terrorisme)”.
Belga





