Une peine de deux ans de prison requise à l’encontre de Carl De Moncharline

Le prévenu, ancienne figure connue du monde de la nuit dans la capitale, est poursuivi pour avoir abusé sexuellement de trois mineures en 2014 et 2015.

Le parquet a requis mardi matin, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, une peine de deux ans de prison à l’encontre de Carl De Moncharline pour viol et atteinte à l’intégrité sexuelle. Il ne s’est toutefois pas opposé à une mesure de sursis.

■ Reportage de Camille Tang Quynh, Frédéric De Heneau et Corinne De Beul

“Il ne pouvait être question de libre consentement”, selon le procureur, lorsque le prévenu a embrassé et attouché deux adolescentes au cours de la nuit du 3 au 4 janvier 2014 au Wood, boîte de nuit située dans le Bois de la Cambre à Bruxelles. Le magistrat a tenu compte du contexte dans lequel les faits ont été dévoilés, rappelant que les deux victimes ont immédiatement dénoncé le comportement de Carl De Moncharline. Il a également estimé que les faits devaient être établis pour la troisième victime, agressée sexuellement dans la même boîte de nuit un an plus tard. Le procureur a déclaré que, pour déterminer la peine de deux ans de prison qu’il requiert, il a tenu compte du fait que le prévenu ne présentait pas de risque de récidive d’après une expertise psychiatrique, ni de “problématique sexuelle” actuellement. En outre, a ajouté le procureur, il pâtit déjà de la médiatisation de l’affaire. Le représentant du ministère public a ajouté qu’il ne s’opposait pas à une mesure de sursis assortie à la peine.

L’avocat de Carl De Moncharline, Me Jean-Pierre Buyle, a ensuite entamé sa plaidoirie, qu’il poursuivra mardi. Il a plaidé l’extinction de l’action publique en raison d’un “non-respect grave du délai raisonnable à être jugé“, le procès ayant lieu 10 ans après les derniers faits. Le pénaliste a souligné que le parquet avait classé une première fois le dossier sans suite pour le rouvrir par la suite, mais sans mener de devoirs supplémentaires.

À titre subsidiaire, Me Buyle a plaidé l’irrecevabilité des poursuites, avançant qu’en raison du délai écoulé entre la réouverture du dossier et son renvoi devant le juge du fond les droits de la défense ont été violés. “Mon client n’a plus la possibilité de produire certaines pièces qui pourraient servir sa cause”, a-t-il argumenté, citant notamment les images des caméras de vidéo-surveillance du Wood et les données de téléphonie des victimes. Selon Me Buyle, des “problèmes de temporalité” existent entre les différentes versions des victimes et de leurs proches quant à l’heure à laquelle celles-ci ont fait appel à l’aide. L’avocat n’a pas mâché ses mots, affirmant que le parquet n’avait “rien foutu” dans ce dossier, menant une information judiciaire uniquement à charge. “Le ministère public n’a pas l’humilité de reconnaître que le délai raisonnable est dépassé. C’est inexcusable. Le comportement du parquet est fautif. C’est un dysfonctionnement”, a-t-il fustigé.

Belga

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17 juin 2025 - 16h04
Modifié le 17 juin 2025 - 16h36