Un Belge sur deux est en vulnérabilité numérique : “Cela mène à des risques d’exclusion accrue”

Une récente étude de la Fondation Roi Baudoin démontre une augmentation de la fracture numérique en Belgique. L’une des autrices de cette étude, Laura Faure, chercheuse à l’UCLouvain, était l’invitée du 12h30 pour en parler.

Un Belge sur 2 était en vulnérabilité numérique en 2021: c’est ce qui ressort du baromètre de l’inclusion numérique qui vient d’être présenté par la Fondation Roi Baudouin. “Derrière ce chiffre, on inclut à la fois les personnes qui sont non-utilisatrices du numérique, 7% de la population belge est dans ce cas, et les 39 autres pourcents, sont les personnes qui sont considérées comme étant faiblement compétentes au niveau numérique” précise Laura Faure chercheuse à l’UCLouvain, et co-autrice de cette recherche. “Cela amène de plus en plus de situations de risques d’exclusion accrue, parce qu’on sait qu’on a de plus en plus de services qui se digitalisent” ajoute-t-elle.

La vulnérabilité numérique est en augmentation de 6% entre 2019 et 2021, pour atteindre 46%, nous apprend l’étude. Le degré de vulnérabilité augmente d’autant plus en fonction du revenu : “On voit qu’il y a une hausse de l’accès à Internet, mais dans les faits, on voit qu’il y a un ménage pauvre sur cinq qui est non-connecté à Internet au domicile” explique Laura Faure. La chercheuse pointe également le fait que le niveau de diplôme joue un rôle important.

Selon la Fondation Roi Baudoin, entre 2019 et 2021, il y a eu une augmentation de 18% des compétences faibles chez les personnes peu diplômées (contre 9% chez les personnes avec un haut niveau de diplôme).

Laura Faure souligne qu’il y a des différences entre les différentes régions : “La région flamande a beaucoup plus misé sur sa digitalisation. Alors que Bruxelles et la Wallonie sont moins bien placées dans la plupart des statistiques“. La chercheuse précise cependant qu’il est “difficile de faire des généralités sur les deux dernières années“.

La rédaction avec Belga

■ Interview de Laura Faure, chercheuse à l’UCLouvain et co-autrice de l’étude, par Vanessa Lhuillier et Fanny Rochez