“Si vous voulez voir à quoi ressemblera la communication en 2030, inscrivez-vous sur Tik Tok”
D’ici à 2030 les villes les plus peuplées seront essentiellement asiatiques et africaines. Aucune ville américaine ou européenne dans ce top 10. Fini l’américanisation culturelle, l’ère sera à la culture asiatique. C’est la conclusion d’un après-midi de réflexion et de co-création organisée par visit.brussels ce 26 novembre à Bruxelles. L’exemple le plus évident de ce basculement d’une culture vers une autre c’est le nouveau réseau social TikTok. L’application chinoise s’impose aujourd’hui dans les téléphones des adolescents. Devenue incontournable, elle consiste à créer des contenus vidéos originaux et courts. « C’est un réseau très populaire auprès des jeunes de 9-10-11 ans » explique Tom Palmaerts de l’agence de marketing gantoise trendwolves, pour qui TikTok constitue le réseau le plus intéressant du moment. « Nous devrions tous l’essayer car le futur de la communication, il est là. C’est le premier réseau video first. Sur Facebook ou Instragram vous avez besoin d’amis pour être vu, sur TikTok vous voyez ce que l’intelligence artificielle pense que vous devez voir. »
« On ne peut pas prédire le futur, mais en analysant quelques tendances on peut suggérer celles à venir » déclare le trendwatcher. Et les tendances à venir sont déjà juste là, sous nos yeux. Aujourd’hui smartphone, réseaux sociaux et accessibilité sont au cœur de nos vies sociales… et culturelles. Et surtout ils sont au cœur de l’acculturation de cette jeune génération. Selon le trendwatcher « on ne sera jamais autant connecté qu’on ne l’est déjà. » La révolution numérique est derrière nous. Quels vont être alors les changements des années à venir ? C’est un changement majeur de nos usages culturels tels que nous les connaissons aujourd’hui qui se profile explique Tom Palmaerts.
« Singles Day is the new Black Friday »
« Singles Day is the new Black Friday » est une tendance qui nous vient tout droit d’Asie. En Chine, ou au Japon la société devient une société célibataire. La tendance se confirme chez nous aussi : « 50% des ménages bruxellois sont célibataires ! » Avec des chiffres en hausse d’année en année il devient opportun de remettre en question certaines pratiques culturelles de nos sociétés. Que deviendra la saint-Valentin en 2030 ? Dans l’Empire du milieu on fête les célibataires. Et le « Singles Day » n’a pas été choisi par hasard puisqu’il se fête le 11 novembre : 11-11, date qui combine le plus de chiffre 1, représentant l’individualité. Un événement qui combine Saint-Valentin et Black Friday pour le plus grand bonheur du géant commercial Alibaba. Un nouveau mode de vie qui s’assume, mais qui est subi aussi pour certains.
Hikikomori
Au Japon on parle d’Hikikomori, ce terme désigne les personnes dépourvues d’interaction sociale avec le monde réel. Ce qui ne les empêchent pas d’avoir des interactions virtuelles. Il s’agit ici de l’exemple extrême de l’over connectivité. « Avec les réseaux sociaux les générations connectées n’ont plus besoin d’aller chercher la culture, ils peuvent le faire depuis chez eux, alors pourquoi sortir ? Ils peuvent communiquer autant qu’ils veulent, se faire livrer à manger, s’informer et se divertir. C’est l’effet pervers des réseaux sociaux et il commence aussi à se voir chez nous. » Selon Tom Palmaerts cette problématique de l’isolement sera l’un des enjeux majeurs des années 2020. A l’avenir, le trendwatcher pense qu’il ne faudra plus communiquer sur les influenceurs mais plutôt sur les followers, c’est là que les messages deviennent intéressant. Une vague sur laquelle surfent les publicitaires de Burger King (#FeelYourWay) ou encore Coca Cola (Choose Happiness). « Tout le monde n’est pas heureux tout le temps », une réalité sociétale dont s’empare désormais les publicitaires, fini les « happy meal » et place au « real meals. » Une communication innovante qui place les citoyens au cœur du message. « J’espère qu’en 2030 nous n’allons pas parler de connexion, j’espère que nous allons parler de comment trouver une connexion. Cela pourrait être en ligne, mais la plupart du temps, c’est dans la vie réelle. Le meilleur lieu culturel sera celui on nous pourrons nous parler entre culture et entre générations. »
Zoé Misonne