La reine Mathilde insiste sur le besoin de rendre l’école plus inclusive
La reine Mathilde a ouvert, mardi après-midi au Palais d’Egmont à Bruxelles, le segment ministériel de la réunion mondiale de l’Unesco sur l’éducation qui se tient jusqu’à mercredi. Dans son discours d’introduction, la souveraine a particulièrement insisté sur le besoin de rendre l’école plus inclusive, dans un contexte de monde en perpétuel changement, et sur la nécessité d’investir plus pour les plus petits, dès la maternelle.
“L’éducation est à la base de tous les développements”, a pointé la reine. Bien que “les progrès accomplis en termes d’accès à l’éducation partout dans le monde sont indéniables”, ces progrès “semblent aujourd’hui stagner”, a-t-elle souligné.
Pour la reine Mathilde, assurer l’accès à l’enseignement n’est pas suffisant. “Il est de plus en plus évident qu’il ne suffit pas d’être à l’école pour bien apprendre”, a-t-elle relevé.
“Beaucoup d’élèves n’acquièrent pas dans leur scolarité” les outils “qui doivent leur permettre d’évoluer dans des sociétés en mutation”. “Il faut faire en sorte que l’école retrouve son rôle de garant d’une formation inclusive et adéquate pour tous les enfants et adolescents.”
Outre la formation des enseignants, une attention particulière doit, selon elle, être portée aux plus petits enfants, dès la maternelle, tout comme à l’accès des filles à l’éducation.
En l’absence de mères éduquées, nous ne pourrons créer les conditions sociétales nécessaires aux réflexions sur le travail décent, la lutte contre le changement climatique, … “Une éducation inclusive et de qualité” est dans l’intérêt de nos sociétés, c’est celle-là qui “formera les citoyens de demain”, leur permettant d’être acteurs de leur avenir, a-t-elle conclu.
Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, a poursuivi dans le même ton, insistant sur l’importance “d’évaluer de manière permanente la qualité de l’enseignement dans nos pays”. M. Demotte a dit craindre que, sans cela, “les systèmes scolaires risquent à un moment de ne plus jouer leur rôle d’ascenseur social, voire pire, de renforcer les inégalités”. Il s’est ensuite épanché sur l’importance de l’éducation face à la problématique des migrations et déplacements, alors que la question de l’adoption du pacte de l’ONU pour les migrations au Sommet de Marrakech la semaine prochaine secoue le gouvernement belge. Le socialiste a affirmé que l’éducation était une des réponses aux questions posées: tant pour l’intégration des personnes déplacées que pour empêcher la fuite des cerveaux.
Une vision partagée par la ministre flamande de l’Enseignement, Hilde Crevits, qui a souligné “qu’il ne faut pas seulement réfléchir à la manière d’intégrer les réfugiés”, mais également leur donner les outils nécessaires au retour dans leur pays en temps voulu.
Enfin, le commissaire européen à l’Education, à la culture, au multilinguisme et à la jeunesse, Tibor Navracsics, a conclu l’introduction de la réunion en pointant le fait que, de nos jours, “les enseignants ne sont pas assez reconnus pour faire de nos enfants les citoyens que nous attendons”.
Belga