Procès Encro : cinq ans de prison ferme demandés contre un avocat ayant menacé un autre prévenu

Ce dernier est l’un des trois principaux prévenus du procès, relatif à une organisation criminelle active dans le trafic de drogue mise au jour après le décryptage des messageries Encrochat et Sky ECC.

Le ministère public a requis mercredi, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, cinq ans de prison ferme à l’encontre de Sofian B., un ex-avocat qui aurait proféré des menaces à l’encontre d’Eridan M.G.

En décembre 2021, Sofian B. se rend à la prison de Namur où est incarcéré Eridan M.G. Selon ce dernier, celui qui était alors encore avocat lui a expliqué qu’il venait de la part de “l’Anversois” et qu’il voulait récupérer la marchandise ou l’argent. Il a ensuite fait référence à ce qui arrive dans le milieu quand on ne paye pas.

Selon le parquet, les produits et les sommes réclamés étaient ceux qui avaient été saisis lors de l’enquête et représentaient un montant total de l’ordre de 550.000 à 600.000 euros. Eridan M.G. a également affirmé savoir qui avait commandité la visite mais a refusé de donner un nom. “Je le comprends au vu de ce qu’il se passe à Anvers”, a déclaré le procureur. “C’est déjà courageux d’avoir osé dénoncer cette situation.”

Interrogé, Sofian B. a affirmé avoir été contacté par un cousin d’Eridan M.G. mais n’a pas été en mesure de fournir un nom, ni même un numéro de téléphone. Plusieurs mois après sa visite, apprenant que les enquêteurs étaient au courant de ses actions, Sofian B. a fabriqué une fausse facture visant à donner un caractère licite à sa visite à la prison de Namur, a avancé le ministère public.

Pour le parquet, Sofian B. s’est rendu coupable d’extorsion en bande organisée car un climat de menace pesait pendant sa visite à Eridan M.G. Le fait que les deux prévenus ne se connaissaient pas implique qu’il y ait eu des commanditaires qui ont fourni à l’ex-avocat des informations sur celui qu’il devait rencontrer, a aussi affirmé le ministère public. Et ce dernier d’affirmer que Sofian B. a agi à la demande de son ami Waïl M., également inquiété dans ce dossier et qui est “apparenté” à un autre homme “qui a tous ses avoirs à Anvers”. Pour le procureur, il existe “un faisceau d’indices précis et concordants en ce sens. “Ce sont des pratiques mafieuses qui n’ont pas lieu d’être”, a-t-il ajouté, précisant que sanctionner Sofian B. revenait également à protéger le Barreau, l’homme ayant été un de ses représentants.

Il a donc demandé une peine de 5 ans de prison ferme, une interdiction des droits pour 10 ans, l’interdiction de gérer une société pour la même durée, et une amende

Belga