Présence d’Israël à l’Eurovision: un boycott de la RTBF serait un “geste fort”
La ministre de la Culture, Elisabeth Degryse (Engagés), a jugé mardi qu’un boycott de la prochaine édition de l’Eurovision par la RTBF pour dénoncer la participation d’Israël serait un “geste fort en cohérence” avec l’exclusion de la Russie de ce concours en 2022.
Interrogée en commission du parlement par la députée Isabelle Greco (PS) sur la décision des Pays-Bas et de l’Espagne de boycotter l’épreuve si Israël y était associé, Mme Degryse indiqué que pareille décision relevait non du gouvernement, mais de la RTBF elle-même, le diffuseur public jouissant d’une pleine autonomie de décision. “Le gouvernement n’a pas à donner d’impulsion ou de mandat (à la RTBF) en vue de la réunion de l’UER (Union européenne de radiodiffusion)“, a indiqué Mme Degryse, dont la réponse a été lue en commission par son collègue Yves Coppieters (Engagés), la ministre étant mardi en déplacement à l’étranger. “Je resterai bien évidemment plus qu’attentive à la décision du conseil d’administration de la RTBF si celui-ci venait à prendre une décision similaire à ses homologues espagnols et néerlandais. Il s’agira d’un geste fort en cohérence avec les décisions qui ont été prises à l’encontre de la Russie“, a ajouté la ministre Culture et ministre-présidente.
Cette prise de position contraste avec l’attitude observée jusqu’ici par sa collègue en charge des Médias, Jacqueline Galant (MR). Interrogée à maintes reprises ces derniers mois au parlement sur cette même question, la libérale s’était toujours retranchée derrière l’autonomie de la RTBF et de l’UER. Ses membres seront appelés en novembre à se pencher sur la participation d’Israël à la prochaine épreuve prévue en mai à Vienne (Autriche). Les Pays-Bas et l’Espagne ont déjà clairement fait savoir qu’ils ne participeraient pas au concours si l’Etat hébreu, qui mène depuis bientôt deux ans une offensive sanglante à Gaza, y était représenté.
L’UER avait décidé en 2022 d’exclure la Russie de l’Eurovision en raison de son invasion de l’Ukraine.
Belga – Photo Belga