Pollution des étangs au Rouge-Cloître : Auderghem pousse la Région à intervenir
Auderghem presse Bruxelles Mobilité d’entamer les travaux du viaduc des Trois-Fontaines pour contrer la pollution aux hydrocarbures des étangs Rouge-Cloître. La commune dresse un deuxième procès-verbal.
D’où provient la pollution des étangs au Rouge-Cloître ? En l’absence d’une réponse franche, le bourgmestre d’Auderghem, Didier Gosuin (DéFI) s’agace du statu quo. La commune amarante connait la pollution aux hydrocarbures dans ses étangs depuis une analyse de la qualité des eaux de 2019. Trois ans plus tard, le dossier s’envenime dans des procédures judiciaires sans que la situation ne s’améliore sur le terrain. Selon l’ancien ministre bruxellois de l’Environnement, la cause de cette pollution est le viaduc des Trois-Fontaines.
Lors de la reconstruction d’une partie du viaduc en 2009, le plan exécuté par Bruxelles Mobilité prévoyait la déviation des eaux de ruissellement directement dans les égouts. Cette directive n’a pas été suivie, les eaux du viaduc filent dans les étangs. Un bassin de décantation sous le pont, également écrit dans le plan pour réceptionner les eaux polluées, n’a pas vu le jour. Didier Gosuin cible la responsabilité de la Région : “C’est une violation des permis de bâtir délivrés. C’est le Moyen Âge environnemental où des eaux polluées sont rejetées dans des milieux naturels.”
Le premier procès-verbal de la commune n’a pas fait l’objet de poursuites pénales par le parquet de Bruxelles, le ruissellement des eaux du viaduc des Trois-Fontaines et la pollution n’ont pas pu être corrélés par la justice.
Auderghem saisit de nouveau la justice
Chargé du contrôle de la législation environnementale, Bruxelles Environnement a réagi au PV de 2019. De son investigation, l’agence régionale confirme la pollution et remarque que le ruissellement des eaux du viaduc ne se dirige pas vers les égouts, contrairement à ce que prévoyait le plan. À l’instar du parquet, l’administration n’a pas établi l’origine de la pollution, mais a adressé un avertissement à Bruxelles Mobilité en 2021.
Piqué au vif, Auderghem signe un deuxième procès-verbal et dénonce la nonchalance de la Région. Pour Didier Gosuin, Bruxelles Environnement doit prendre ses responsabilités : elle détient le pouvoir d’obliger Bruxelles Mobilité à entamer les travaux et remédier à la pollution.
Dans l’attente de la réception officielle du PV, Bruxelles Mobilité ne souhaite pas réagir. “La construction du bassin d’orage a finalement été inclue dans l’ensemble des travaux de la zone du PAD Herrmann Debroux” précise Camille Thiry, porte-parole de Bruxelles Mobilité. Quant à Bruxelles Environnement, l’agence reste toujours attentive au dossier dans les discussions et les procédures juridiques en cours.
■ Un reportage de Marie-Noëlle Dinant, Charles Carpreau et Chadène Diouani