Plus de 5 ans après la mort de Mehdi, un rassemblement devant le Palais de justice pour la dernière audience

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Plus de 150 personnes se sont rassemblées mardi après-midi sur la place Poelaert à Bruxelles, en marge de la dernière audience concernant la mort de Mehdi Bouda. Âgé de 17 ans, le jeune homme avait perdu la vie en 2019 après avoir été percuté par une voiture de police. “Justice pour Mehdi”, “Pas de justice, pas de paix”, arboraient les banderoles des manifestants.

Le 20 août 2019, peu avant minuit, la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles procédait au contrôle de diverses personnes au Mont des Arts. Mehdi Bouda s’était enfui à la vue des policiers, avant d’être poursuivi par l’un d’eux. Arrivé au Cantersteen, il avait alors traversé la route au moment où un véhicule de la même zone de police arrivait à vive allure, appelée sur les lieux d’un cambriolage à Schaerbeek. La voiture roulait à 98 km/h dans une rue limitée à 30 km/h – un gyrophare allumé mais sans sirène. En avril 2024, la chambre du conseil de Bruxelles avait ordonné le non-lieu pour les policiers inculpés dans le dossier, et la famille de la victime avait fait appel. La chambre des mises en accusation de Bruxelles devra prochainement statuer sur les suites à donner au dossier le 13 mai.

La famille de Mehdi Bouda explique “se battre sans relâche pour la vérité” depuis 2019, mais craint toutefois que “l’impunité triomphe à nouveau”. “C’est notre dernière chance de montrer que nous n’oublions pas.”
Après une audience de trois heures jugée “éprouvante” par la famille du jeune homme, celle-ci a rejoint le rassemblement de soutien. “Nous demandons simplement un débat auprès de la justice pour avoir des réponses à nos questions. Est-il normal qu’un policier (qui roulait à 98km/h, à contresens et sans sirène) percute un jeune homme sans rendre de comptes? Quand un jeune est mourant, au sol, un policier a-t-il le droit de le fouiller sans d’abord lui porter assistance?”, a insisté Ayoub Bouda, le grand frère de Mehdi.
Dans une contre-enquête récemment publiée, Le Vif et le groupe indépendant de recherche et de contre-enquête “Retrace” révèlent notamment que “le conducteur a ré-accéléré (passant de 90 à 98km/h) juste avant de percuter Mehdi, alors qu’il ne pouvait vérifier si un piéton s’apprêtait à passer, contrairement à ce qu’il a déclaré. Cet élément a pourtant été retenu dans la première décision de non-lieu dans cette affaire”, notent les journalistes.
Cette contre-enquête, qui se base notamment sur une reconstitution numérique et une modélisation 3D du lieu de la collision, démontre en outre qu’en se dirigeant vers le lieu du cambriolage, la voiture impliquée dans la mort de Mehdi a maintenu une vitesse “très élevée (jusqu’à 109 km/h)”. “La patrouille savait pourtant qu’au moins deux autres voitures de police (dont l’une plus proche du cambriolage) étaient en route pour intervenir. Malgré cela, l’urgence de l’intervention n’a jamais été réévaluée”, appuient Le Vif et Retrace. “Mehdi, Adil, Ouassim et Sabrina, on oublie pas, on pardonne pas!”, ont également clamé les manifestants lors du rassemblement, dénonçant le “caractère systémique des violences policières” en Belgique.
Le verdict de la chambre concernant le dossier relatif à la mort de Mehdi Bouda devrait tomber “dans le courant du mois de mai prochain”, a indiqué son grand frère.
■ Duplex de Meryem Laadissi 
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■ Interview de Ayoub Bouda, le grand frère de Mehdi au micro de Meryem Laadissi

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01 avril 2025 - 18h10
Modifié le 01 avril 2025 - 18h48