Plainte pour harcèlement chez Filigranes : le conseil d’administration réagit
Suite à la publication de notre dossier : “48 travailleurs de Filigranes portent plainte pour harcèlement“, le conseil d’administration de Filigranes a publié un communiqué de presse dans lequel il conteste un certain nombre de faits. Le voici en intégralité :
Nous avons découvert avec stupéfaction l’article publié sur le site internet de BX1 le 25/03/2022 intitulé « 48 travailleurs de Filigranes portent plainte pour harcèlement » et relayé ensuite par divers médias.
De nombreuses informations contenues dans cet article sont fausses et, en outre, contredites par les documents manifestement en possession de la journaliste. Ces contre-vérités doivent être rectifiées.
Elles portent par ailleurs gravement atteinte au respect de la vie privée de M. Marc Filipson, administrateur-délégué de Filigranes, ainsi qu’à son honneur et à sa réputation.
1. Contrairement à ce que le titre de l’article énonce, aucune « plainte » n’a été déposée à l’encontre de notre entreprise ou contre son administrateur-délégué pour des faits de « harcèlement moral et sexuel » au travail.
En réalité, Securex, agissant en qualité de Service externe pour la Prévention et la Protection au Travail (S.E.P.P.T.) et non de Caisse d’assurances sociales, a été saisie d’une demande d’intervention psychosociale formelle à caractère principalement collectif émanant de travailleurs de notre entreprise dont l’identité ne nous a pas été transmise. Le courrier de Securex, que la journaliste avait de toute évidence entre les mains, le mentionne expressément. Il ne s’agit donc pas, comme cela ressort erronément de son article, d’une demande d’intervention psychosociale formelle pour des faits de violence, de harcèlement moral ou sexuel au travail, qui est autre chose.
En application de l’article I.3-19 du Code du bien-être au travail, l’employeur dispose d’un délai de 3 mois pour communiquer sa décision motivée par écrit quant aux suites à réserver à la demande. Ce délai est prolongé de 3 mois en vertu de la même disposition lorsqu’une analyse des risques est réalisée par l’employeur. Le courrier de Securex le mentionne également expressément.
Comme la journaliste le précise, nous avons commandé une telle analyse des risques auprès de Securex, de sorte que notre délai de réponse à Securex est prolongé jusqu’au 21 juin prochain. Il est donc sans la moindre pertinence d’écrire que nous aurions répondu la veille de l’échéance du délai, ce qui aurait été, en tout état de cause, parfaitement légal si nous l’avions fait.
En fonction des constatations et recommandations que Securex nous transmettra à l’issue de son analyse des risques, nous communiquerons notre décision finale quant aux suites à réserver à la demande d’intervention psychosociale.
La demande est actuellement à l’analyse auprès de Securex.
Nous sommes dès lors particulièrement surpris de ce que les travailleurs aient jugé opportun de saisir la presse alors que la procédure qu’ils ont eux-mêmes déclenchée suit toujours son cours et qu’aucune décision finale n’a encore été prise à ce jour.
Nous avons par contre déjà répondu à un certain nombre de points soulevés dans la demande d’intervention (notamment sur les heures supplémentaires, le travail du dimanche, la durée et moments des vacances annuelles, les caméras de surveillance, etc.), justifications juridiques à l’appui.
2. Le changement de commission paritaire, qui est présenté comme le prétendu élément déclencheur de la situation décriée par les travailleurs, a effectivement entraîné une modification de certaines conditions de travail des travailleurs puisque les conditions de travail dépendent de chaque secteur d’activité.
Ce changement est toutefois intervenu il y a plusieurs années maintenant et il est totalement inexact d’affirmer qu’il aurait engendré des difficultés pour la société. L’on n’aperçoit aucun lien entre la situation actuelle et ce changement de commission paritaire.
Il est tout aussi inexact de soutenir que « certains employés » auraient « porté plainte » pour toucher leur différence de salaire de manière rétroactive.
3. En ce qui concerne la représentation des travailleurs au sein de notre entreprise, nous devons encore rectifier les écrits de la journaliste, manifestement mal informée ; en effet :
- nous avons bien entendu organisé les dernières élections sociales au sein de notre entreprise (pourquoi dès lors écrire « (…) et des élections auraient dû avoir lieu» ?) ; aucun travailleur ne s’est cependant présenté comme candidat ; en application de l’article 78 de la loi du 4 décembre 2007 relative aux élections sociales : « la procédure électorale est complètement arrêtée lorsqu’aucune liste de candidats n’est présentée pour aucune catégorie de travailleurs » ; c’est donc la raison pour laquelle nous n’avons ni de conseil d’entreprise ni de comité pour la protection et la prévention au travail au sein de notre entreprise ; il est donc pour le moins surprenant de lire que les travailleurs s’en plaindraient alors qu’ils avaient tout le loisir de se présenter aux élections ;
- nous n’avons par ailleurs jamais reçu la moindre demande d’institution d’une délégation syndicale au sein de notre entreprise ; en outre, contrairement à ce que mentionne également à tort l’article, aucune discussion n’est actuellement en cours entre les syndicats et la direction à ce sujet.
4. Nous constatons, à la lecture de l’article, que la plupart des témoignages cités dans celui-ci émanent d’anciens travailleurs de l’entreprise, qui l’ont parfois quittée depuis de nombreuses années (comme « Sophie », citée à divers endroits de l’article).
Il nous était déjà revenu, par des travailleurs scandalisés par leurs démarches, que ces travailleurs, manifestement animés par un esprit de vengeance, tentaient de rallier des travailleurs encore en service à leur cause. Nous le déplorons.
Nous regrettons que, plutôt que de s’adresser directement à la direction, la voie de la presse ait été choisie dans le but manifeste de nuire, salir et blesser.
Nous tenons à toutes fins utiles à préciser que ces anciens travailleurs n’ont jamais introduit la moindre action judiciaire à l’encontre de l’entreprise, ce qu’ils auraient évidemment pu faire s’ils avaient des griefs à faire valoir.
5. En ce qui concerne M. Marc Filipson et les accusations graves portées à son encontre dans les témoignages reproduits dans l’article, celui-ci est profondément choqué par certains propos mensongers, diffamatoires ou totalement sortis de leur contexte, qui ont pour seul et unique but de salir son image et sa réputation.
Il se réserve bien entendu le droit de prendre toutes les actions qui s’imposent pour lutter contre de tels agissements.
6. Enfin, en dépit d’un certain nombre de contre-vérités qui demandaient à être rectifiées, il est évident que l’entreprise et son administrateur-délégué ne sont ni sourds ni insensibles aux difficultés exprimées par un certain nombre de collaborateurs et qui ont été remontées par Securex. Comme indiqué à Securex, des changements sont déjà intervenus et nous attendons par ailleurs les conclusions de l’analyse des risques commandée.
Le Conseil d’administration de la librairie Filigranes, Bruxelles, le 25/03/2022
Rédaction – Photo : Belga