“On mérite plus que 0,4%” : 400 personnes protestent à Bruxelles contre la norme salariale

A l’appel des syndicats CSC et FGTB, environ 400 personnes, selon l’estimation de la police de Bruxelles-Ixelles, ont manifesté vendredi de 11h00 à 12h30, devant le siège de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) dans le centre de Bruxelles.

Les manifestants étaient au préalable répartis, à compter de 10h00, devant les sept partis de la coalition fédérale, où des délégations ont été reçues. Ils ont ainsi rappelé aux partis du gouvernement et aux représentants patronaux leur opposition résolue à la loi de 1996 (modifiée en 2017) encadrant la formation des salaires, et à son application sous la forme d’une norme maximale impérative de 0,4% pour 2021 et 2022.

“On mérite plus que 0,4%”

Une douzaine de centrales syndicales de la CSC et de la FGTB étaient représentées. Des fumigènes ont été allumés. Des percussionnistes ont fait du bruit. Des pancartes et banderoles portaient des messages comme “On mérite plus que 0,4%” et “la gifle“. Il n’y a pas eu d’incidents.

Des discours ont été prononcés au retour des délégations. Pierre Cuppens, secrétaire général de la CSC Bâtiment, Industrie et Énergie, a participé à la réunion au PS. “On leur a demandé d’être clair“, rapporte-t-il. “On trouve leur message un peu flou et on dirait qu’ils n’osent pas s’affirmer. A côté de cela, on a des partis tant à droite qu’à l’extrême gauche qui eux n’hésitent pas à vraiment dire les choses. Ils nous disent qu’ils sont derrière nous, qu’ils portent les mêmes valeurs, mais qu’il y a la négociation“.

Les deux syndicats défendent l’importance de la libre négociation des salaires dans les secteurs. Ils arguent que l’augmentation des salaires bruts est indispensable pour développer la demande intérieure, l’emploi, ainsi que le financement de la sécurité sociale et des fonctions collectives. Ils ont également fait valoir que cette norme empêche aussi d’avancer au niveau des fins de carrière, du relèvement des salaires minimaux et de la défense des emplois menacés par la crise.

Lors des discours, il a été souligné que certains secteurs ont été épargnés, voire ont bien vécu la crise sanitaire contrairement à beaucoup d’autres et que l’application du maximum de 0,4% est particulièrement dérangeante dans leur cas.

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Belga/Photos Belga