Mort de Dion : l’avocat général maintient la qualification d’assassinat pour les 2 accusés

La cour d’assises de Bruxelles-Capitale délocalisée à Nivelles a entendu ce mardi les plaidoiries des parties civiles ainsi que les réquisitions de l’avocat général sur la culpabilité des deux accusés.

Pour le ministère public, Abdellah Ben Abdeslam, né en 1994, doit être reconnu comme auteur de l’assassinat du jeune (19 ans) Dion Jashanica le 18 avril 2022 à Molenbeek-Saint-Jean. Quant à Mohamed Benamar, né en 1996, qui a convoyé le premier accusé sur les lieux où le coup de feu mortel a été tiré, il est, selon l’analyse de l’avocat général, co-auteur de cet assassinat. Les avocats de la défense plaideront sur la question mercredi.

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On sait que les deux accusés contestent cette vision du dossier. Abdellah Ben Abdeslam affirme que c’est la victime qui avait une arme de poing, qu’elle l’a sortie lorsqu’il est entré dans un véhicule à l’arrière duquel se trouvait Dion Jashanica, et que le coup est parti involontairement alors que l’accusé tentait de désarmer le jeune homme. Quant à Mohamed Benamar, il affirme depuis le départ qu’il n’a rien à voir dans cette histoire, qu’il s’est contenté de conduire le premier accusé sans avoir été mis au courant de ses intentions et sans avoir vu d’armes.

Les avocats des parties civiles, mardi matin, ont torpillé ces thèses en mettant en évidence les multiples incohérences des déclarations des accusés, le fait qu’ils se connaissaient bien et évoluaient dans le même milieu interlope du trafic de stupéfiants. Pour les parties civiles, les accusés forment un même “monstre à deux têtes”, ayant agi de concert avant, pendant et après les faits, continuant à mentir à propos de ceux-ci. “Depuis le départ, on tente de faire le procès de la famille de Dion Jashanica parce que de leur côté, c’est l’émotion qui parle. C’est l’émotion d’une famille détruite, qui veut la vérité et à laquelle les accusés continuent de mentir. La seule chose qu’on demande, c’est la justice et la vérité. Pour que les clients sachent pourquoi Dion a été assassiné”, a plaidé mardi Me Abdelhadi Amrani.

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L’avocat général Stéphane Lempereur, dans ses réquisitions, a évoqué un assassinat commis par vengeance, par Abdellah Ben Abdeslam au sol motif que son orgueil avait été blessé le jour des faits, suite à une altercation avec des jeunes du quartier Beekkant. Il a notamment souligné que les experts légiste et balistique avaient écarté “à 100%” la thèse du coup de feu accidentel. “Aucun des moyens de défense des accusés n’a le moindre fondement: ils sont bel et bien coupables de l’assassinat de Dion”, a requis l’avocat général. Mercredi, ce sont les avocats des deux accusés qui plaideront sur la culpabilité, en l’absence des proches de Dion Jashanica qui ont fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas assister à ces plaidoiries.

Belga 

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13 mars 2024 - 06h47
Modifié le 13 mars 2024 - 06h47