#M : “Demain Bruxsels”, le congé de conciliation et le festival africain Afropolitan au programme

Dans votre émission magazine #M, on aborde le contenu du livre “Demain Bruxsels”, on lance le débat du congé de conciliation et on vous fait découvrir le festival Afropolitan, qui aura lieu durant trois jours au Bozar. 

Pour débuter l’émission, Sabine Ringelheim reçoit Alain Deneef, co-auteur de “Demain Bruxsels”, “la contraction du “Bruxelles” francophone, néerlandophone et anglophone“. Ce livre paraît dix ans après les Etats Généraux de Bruxelles, qui était une grande manifestation citoyenne, et propose différentes idées afin de faire bouger la capitale du pays. “Aujourd’hui, Bruxelles est une ville dont la diversité n’est absolument pas prise en compte par les structures institutionnelles de notre pays“.

Ce qui a fort changé par rapport à il y a dix ans, c’est l’attitude du personnel politique qui accepte aujourd’hui de parler sans tabous de la régionalisation de l’enseignement, de la fusion des communes et de la communauté métropolitaine… On n’en est pas encore à des décisions concrètes mais au moins le dialogue est aujourd’hui possible“, explique-t-il.

Ce livre se veut manifeste mais pas au sens politique partisane. Il propose plusieurs pistes concrètes sur différents sujets, comme par exemple la fusion des communes en une super commune, qui co-existerait aux côtés de la Région bruxelloise, ce qui permettrait de rendre l’ensemble du système plus efficace“.

Le congé de conciliation fait débat

Ce congé a pour but d’aider les travailleurs, qui sont aussi parents, à gérer les urgences ou les imprévus du quotidien, en leur faisant bénéficier de 8h/an, qu’ils pourraient utiliser tout au long de l’année, en restant payé par leur employeur. Ce congé de 8 heures, qui serait augmenté de 8 heures par enfant + de 8 heures pour une famille mono-parentale, pourrait donc être utilisé sans justification, au dernier moment. “Cela a pour objectif de faire baisser la pression sur les parents” explique Delphine Chabbert, secrétaire politique de la Ligue des familles.

Aujourd’hui, 8 parents sur 10 sont en difficulté pour concilier leur vie familiale et professionnelle et 1 parent sur 4 est même en risque de burn-out parental. Pourtant, pour Christophe Wambersie, Secrétaire général Wallonie-Bruxelles – Syndicat National des Indépendants, cette approche n’est pas la bonne : “Nous n’y sommes pas favorables. Cette proposition ne tient pas compte de la taille des entreprises. Ce n’est pas la même chose de diriger trois personnes ou 150″. Il pose la question : “A partir du moment où l’on est rémunéré, en quoi responsabilise-t-on le travailleur? De plus, il faut faire confiance à la relation entre le patron et le travailleur. Cela se fait déjà qu’un patron se montre compréhensif envers son employé“.

Cela rajouterait aussi des surcharges administratives inutiles à l’entreprise : “Ici, on serait sur une mesure transversale, obligatoire et systématique, avec d’office un coût pour l’entreprise” ajoute-t-il.

Ce genre de mesure est de la prévention, une soupape de sécurité, qui doit permettre aux parents de souffler pour ne pas se retrouver chez le médecin parce qu’ils n’en peuvent plus. L’idée est quel ce soit un dispositif complémentaire aux autres dispositifs existant“, se défend Delphine Chabbert.

Christophe Wambersie : “Nous pensons que cela doit se régler au niveau de l’entreprise et non pas via une disposition supplémentaire qui va rajouter une charge de travail à l’entreprise. Et puis, est-ce que 8 heures par an vont être suffisantes pour résoudre ce problème? Je ne le crois pas” conclut-il.

Le festival Afropolitan : un festival pour découvrir les cultures africaines

Ce festival, qui débutera le 8 février jusqu’au 10 février prochain au Bozar, a pour but de faire découvrir les cultures africaines. Cette année, un focus sera réalisé sur la scène artistique congolaise.

On s’est rendu compte qu’il y avait des lacunes sur la connaissance de la mode africaine. L’idée est donc de réunir différentes forces, différents domaines avec le point commun de mettre en avant cette scène afropolitaine, tellement vivace, tellement plurielle” explique Siré Kaba, Fashion Pop up New African Wave.

“Il y a encore beaucoup de domaines à découvrir et de diversité“, abonde Ayoko Mensah, programmatrice Africa Desk, “On pourrait même parler DES cultures africaines. C’est un continent très riche culturellement et linguistiquement. C’est aussi pour cela que c’est une scène passionnante qui se renouvelle sans cesse“.

L’idée est donc de mettre en avant des créateurs mais il y aura aussi de la musique, des débats (afroféminisme dans la littérature…) ainsi que des ateliers de danse.

Pour Kis’ Keya, ce sera également l’occasion de présenter sa websérie “Extranostros”, qui aborde le sujet LGTB, “ce qui est encore plus rare dans le milieu noir ou africain“. Cette artiste, qui se dit militante, aime bien donner une forme de visibilité aux minorités ou aux personnes discriminées : “Je travaille beaucoup sur des sujets comme le racisme, le sexisme ou l’homophobie, ce dernier sujet étant quelque chose que l’on voit beaucoup dans les familles africaines“.

Je trouvais cela important de faire exister cette problématique sur les écrans car l’homosexualité est encore malheureusement un sujet tabou, encore plus peut-être dans la culture africaine“.

 

T.Dest

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06 février 2019 - 19h44
Modifié le 06 février 2019 - 19h46