L’ULB réclame un débat sur la condition des personnes sans-papiers

Depuis plus de trois mois, des personnes sans-papiers occupent des lieux emblématiques, dont des locaux de l’ULB. L’Université en appelle à une politique digne, soutient leurs revendications et réaffirme son souhait de prolonger l’hébergement de cette occupation politique.

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Lors de la séance de son Conseil académique de ce lundi 31 mai 2021, l’Université libre de Bruxelles a tenu à réaffirmer la nécessité d’un débat sur la condition des personnes sans-papiers en Belgique dans les délais les plus courts, compte tenu de leur situation très préoccupante, en particulier dans le contexte de la crise sanitaire.

Il s’agit de personnes sans papiers, qui résident en Belgique depuis 5, 10 parfois 15 ou plus de 20 ans. Ces personnes, dont la plupart travaillent et contribuent à la richesse de notre pays, ne bénéficient d’aucune protection sociale, sont à la merci d’employeurs parfois sans scrupule, et vivent dans une insécurité permanente“, dénonce l’Université.

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Selon l’ULB, la condition matérielle de ces personnes s’est dramatiquement aggravée avec la crise sanitaire, qui a privé d’emploi un grand nombre d’entre eux, employés dans la restauration, l’hôtellerie, le nettoyage ou la construction, sans disposer des droits d’accès aux mesures compensatoires prévues par le gouvernement en raison de leur absence de statut légal.

Trois revendications

Dans les circonstances actuelles, l’ULB décide de soutenir publiquement les revendications des personnes sans-papiers. Celles-ci demandent que des critères clairs et objectifs définissent des conditions de régularisation, que celle-ci soit automatique lorsque les critères sont remplis, et qu’une commission indépendante contrôle le processus.

L’Université en appelle au gouvernement et en particulier au Secrétaire d’Etat à l’asile et à l’immigration, Samy Mahdi, à adopter “une politique accueillante, cohérente et digne faisant réellement écho aux revendications des sans-papiers“.

Comme c’est le cas dans d’autres pays européens, elle considère que le gouvernement, en raison de la pandémie, devrait prolonger les titres de séjour provisoires existants et proposer des titres de séjour provisoires d’un an, le temps de la mise en œuvre d’une politique de régularisation claire.

Sammy Mahdi (CD&V) a pour sa part rejeté lundi toute régularisation collective des personnes sans papiers en grève de la faim, insistant sur la nécessité de traiter individuellement chaque dossiercar chaque situation est différente”.

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V.d.T. – Photo : Belga