L’IHECS lance une lettre ouverte contre le plafonnement imposé du minerval

La ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR) avait annoncé à la rentrée que les filières de la communication et de la presse et information devront aussi plafonner leur minerval à 835 euros, comme les autres filières, dès 2023.

L’Institut des Hautes Études des Communications Sociales (IHECS), installé à Bruxelles depuis 1958, adresse une lettre ouverte sur son site pour dénoncer la proposition de la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR) de contraindre l’ensemble des filières de l’enseignement supérieur à prévoir un minerval bloqué à 835 euros, comme les universités. Les filières de techniques de l’image, de communication appliquée et de presse et information bénéficiaient en effet jusqu’ici d’une exemption de gel du minerval. Mais Valérie Glatigny a confirmé, fin septembre, que cette exemption sera levée dès 2023. Les établissements concernés devront donc appliquer un minerval plafonné à 835 euros.

Si la ministre précise que les pertes prévues pour ces établissements suite à ce plafonnement seront “au moins partiellement compensées”, notamment grâce à un refinancement de l’enseignement supérieur, l’IHECS estime pour sa part que cette décision est “une agression injustifiée contre (son) modèle pédagogique”. La haute école indique en effet que le minerval demandé jusqu’ici se justifie par un modèle pédagogique dans lequel l’école fournit en prime des outils, au-delà de l’enseignement proposé. “Les montants demandés aux étudiants se justifient et sont justifiés lors des réunions de la Commission chargée de les examiner”, dit l’IHECS.

“Plus de 550 000 euros de pertes” estimées

L’établissement estime que le plafonnement du minerval “revient à supprimer ce type de formations appliquées et professionnalisantes ou à transférer l’ensemble du coût sur la collectivité alors que d’évidence elle n’en a pas réellement les moyens aujourd’hui”. Il se dit également soutenu par ses étudiants, indiquant que sur 1 475 élèves interrogés sur les frais demandés par l’école, 65,6% estiment que ceux-ci sont “justifiés”.

L’IHECS estime les pertes de ce plafonnement du minerval à plus de 550 000 euros et affirme que les étudiants “devraient débourser une dizaine de milliers d’euros en plus” pour compenser. Elle affirme encore que cette décision de la ministre “s’attaque également aux plus pauvres des candidats étudiants, ceux qui n’auront pas la possibilité personnelle de compenser l’impossibilité d’avoir un accès simple et gratuit à un matériel performant, elle s’attaque enfin à la collectivité en lui transférant une charge qu’elle n’assume pas aujourd’hui.”

Gr.I. – Photo : IHECS

 

■ Interview de Jean-François Raskin, administrateur général de l’IHECS, dans Le 12h30