Le Palais du Coudenberg dévoile ses nouveaux secrets dans un parcours multimédia

Le site énigmatique du Palais du Coudenberg, niché sous la Place Royale à Bruxelles, dévoile quelques-uns de ses nombreux mystères au travers d’une nouvelle exposition intitulée “UNDER-GROUND”. Dès mardi, les amateurs de patrimoine pourront s’imprégner de la fascinante histoire des lieux dans un parcours parsemé de photographies anciennes, de récits historiques et d’une reconstitution en 3D du palais.

■ Reportage de Vanessa Lhuillier et Loïc Bourlard

Il n’aura pas échappé aux automobilistes, piétons ou usagers de la Stib que la Place Royale est en travaux depuis plusieurs mois. Si, en apparence, les travaux se concentrent sur la réfection de pavés usés par les affres du temps, une équipe d’archéologues s’est également mobilisée jours et nuits pour tenter de faire parler les vieilles pierres. En effet, bien que le site ait été cartographié à plusieurs reprises et fouillé dans les années 90, la modernisation des techniques archéologiques demande une réactualisation des connaissances.  “Les nouvelles fouilles entreprises nous ont permis de confronter les éléments dont nous disposons sur des plans à la réalité du terrain”, explique Michel Fourny, archéologue à la Société royale d’Archéologie de Bruxelles. “On peut notamment confirmer certaines hypothèses en analysant les matériaux et les strates du sol. Toute ouverture dans le sol aussi minime soit elle nous a apporté des informations supplémentaires.”

Au-delà de l’intérêt historique des travaux, ceux-ci ont également permis de renforcer la protection du site, soumis aux aléas de la vie bruxelloise se déroulant au-dessus de ses murs. L’étanchéité de l’imposante chape de béton recouvrant le site de l’Aula Magna a notamment été renforcée. Le parcours “UNDER-GROUND” s’inscrit dans cette redécouverte du site et invite les curieux à plonger dans la petite et la grande histoire de l’imposant palais qui accueillit notamment Charles Quint. Muni d’un QR Code, le visiteur découvre des extraits sonores et d’émissions télévisées ainsi que des documents anciens révélant l’importance du lieu pour l’histoire de la Capitale.

Des capsules sonores, interprétées par des comédiens et écrites par l’écrivain et historien bruxellois Marc Meganck, font vivre un véritable voyage dans le temps à partir de 1777, date à laquelle les ruines du palais ducal, détruit en grande partie dans un incendie en 1731, sont rasées. Par la suite, le visiteur est plongé dans la redécouverte progressive de ce joyeux par des historiens jusqu’aux chantiers de fouille des années 90.

Par ailleurs, l’exposition permet de découvrir le projet ambitieux de cartographie numérique de l’ensemble du site, mené en collaboration avec des étudiants de l’ULiège. Chaque pièce de l’édifice se dévoile en 3D, sous un jour totalement nouveau à travers ce projet. “Cela nous permettra d’effectuer un suivi de la conservation du site. Chaque élément, même un joint en mortier, peut faire l’objet d’une analyse et d’une fiche d’archivage, en vue, par exemple, d’une restauration”, précise Sylvianne Modrie, archéologue auprès du service régional en charge du Patrimoine, urban.brussels.

Belga – Photo: BX1