Le numérique est-il une plus-value pour l’apprentissage des enfants ?
Le numérique s’est imposé dans les écoles. La banalisation du digital dans le monde scolaire étonne l‘asbl Centre d’Expertise et de Ressources pour l’Enfance (CERE). Est-ce que les nouvelles technologies sont appropriées pour les plus jeunes ? C’est la question autour de laquelle l’asbl souhaite susciter le débat.
Tablettes, livres digitaux et autres tableaux interactifs… Les nouvelles technologies composent désormais le processus pédagogique, et ce, dès la maternelle. La pandémie a accéléré la digitalisation, bousculant le monde du travail et aussi les enseignants. Dans une étude dont elle est co-autrice, Christine Acheroy, chargée de mission pour l’asbl CERE, se pose la question : les outils numériques sont-ils une source efficace pour l’apprentissage des enfants ? L’étude concerne les élèves de maternelle et de primaire.
En se reposant sur une pléthore d’études (telles que l’ouvrage de Bihouix et Mauvilly “Le désastre de l’école numérique. Plaidoyer pour une école sans écrans”), mais aussi sur des entretiens, l’asbl pointe le risque de dépendance pour les plus jeunes. “Mettre les enfants face à des écrans provoquent plutôt la dépendance que la compétence” résume Christine Acheroy. Pour le Centre d’Expertise et de Ressources pour l’Enfance, les bambins sont déjà exposés aux nouvelles technologies à la maison (que soit pour des raisons divertissantes ou pour suivre leur apprentissage passé en distanciel). L’école ne devrait pas agir comme une couche digitale en plus. “Il nous parait difficilement défendable que l’école concoure à l’immersion quotidienne des jeunes enfants dans le monde numérique”, conclut l’étude.
“Le numérique pour les maternelles, on dit non”
“Les enfants doivent être dans le réel, manipuler les choses. Ils doivent interagir dans le réel avec leur corps, défend Christine Acheroy. Les enfants qui sont beaucoup devant leurs tablettes ne sont plus capables de tenir un crayon à l’école maternelle“. L’asbl souligne aussi les risques pour la vie privée, zone encore obscure des nouvelles technologies.
Avant d’entamer le débat avec les enseignants et les parents, la chargée de mission au CERE veut faire la part des choses : “L’idée n’est pas de tout rejeter, mais d’apporter une réflexion critique avec un débat.”
L’étude est consultable en cliquant ici.
■ Une interview de Vanessa Lhuillier et Fanny Rochez