Le collectif de soutien aux squatteurs veut discuter avec De Croo et de Moor à “l’ambassade des sans-papiers”
Le Collectif des sans-papiers bénévoles intégrés de Bruxelles (CSPBIB) invite le Premier ministre, Alexander De Croo, et la secrétaire d’État en charge de l’Asile et de la Migration, Nicole de Moor, à avoir une discussion dans ce qu’il qualifie “d’ambassade des sans-papiers”, a-t-il indiqué lundi. En occupant des bâtiments vides, il ambitionne d’imposer au gouvernement fédéral la régularisation de sans-papiers.
“Ce sont des familles qui vivent parfois depuis plus de 10 ans en Belgique. Elles parlent la langue, travaillent et leurs enfants vont à l’école”, s’est indigné le collectif. “Il faut leur accorder les droits fondamentaux, mais cela ne peut se faire sans papiers.”
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Statut extraterritorial?
La semaine dernière, le CSPBIB a commencé à occuper l’ex-ambassade de Yougoslavie à Bruxelles, située sur l’avenue Émile De Mot, et un hôtel vide sur l’avenue Louise dimanche. Son but est, ainsi, de loger les 90 personnes occupant les deux bâtiments, mais aussi les 130 demandeurs d’asile encore inscrits sur liste d’attente, en attendant leur régularisation.
Mais c’était sans compter sur le statut extraterritorial dont dispose peut-être encore l’ex-ambassade. Normalement, pour expulser les squatteurs, la police doit passer par un juge de paix. Dans le cas de l’ex-ambassade, propriété de la Croatie et de la Macédoine du Nord depuis la dislocation de la Yougoslavie, si son statut est toujours d’application, les demandeurs d’asile pourraient être soumis aux législations croate et nord-macédonienne. “Nous enquêtons pour savoir si c’est le cas. La police a indiqué que ça l’était, mais c’est peut-être pour nous effrayer”, a noté le collectif.
Lundi matin, les ambassadeurs des deux pays se sont rendus sur place. Selon le collectif, ils ont forcé la porte et demandé que le bâtiment soit libéré pour lundi. “Nous essayons de trouver un juste milieu. Sinon, 15 familles, dont des femmes et des enfants, se retrouveront à la rue.”
En outre, la secrétaire d’État Nicole de Moor a indiqué dans une réaction qu’un débat sur les personnes en séjour irrégulier était en cours depuis une semaine. “Une campagne de régularisation collective n’est absolument pas ce qu’il faut faire pour résoudre ce problème. Les personnes qui reçoivent un ordre de quitter le territoire doivent rentrer. Ce n’est que dans des cas très exceptionnels, pour des raisons humanitaires notamment, qu’une régularisation peut être accordée”, a-t-elle répondu au collectif. “Les personnes peuvent être accompagnées pour leur retour et recevoir un soutien afin de reconstruire un avenir dans leur pays d’origine, mais si elles ne coopèrent pas, un retour forcé peut également être mis en œuvre”, a-t-elle enfin ajouté.
Avec Belga