La réponse de BX1 suite au communiqué de presse de Filigranes
Le travail journalistique de BX1 étant mis en cause dans la réponse du conseil d’administration de Filigranes, voici quelques précisions.
► Plainte pour harcèlement chez Filigranes : le conseil d’administration réagit
1. Précisons d’abord que c’est le conseil d’administration de Filigranes qui nous écrit, à savoir Marc Filipson, sa fille, Alice Filipson, Bruno Wattenbergh et Jan Charles Van Hall. Le conseil se dit « stupéfait de la parution de cet article du 25 mars 2022 ». Visiblement, Marc Filipson n’a pas mis au courant les autres membres de son conseil d’administration de notre appel du mardi 21 mars. Nous avons proposé un rendez-vous à Marc Filipson qu’il a refusé, disant qu’il ne souhaitait pas échanger à ce propos.
Filigranes reproche le titre de l’article « 48 travailleurs de Filigranes portent plainte pour harcèlement ». Il n’y a effectivement pas de « plainte » dans le sens judiciaire du terme. Cependant, des personnes qui se plaignent, formulent aussi une plainte. Dans le Larousse, la définition de plainte est une « expression de mécontentement ».
Securex a effectivement plusieurs branches d’activités comme l’indique Filigranes dans sa réponse. Dans l’article, il est bien mentionné que les travailleurs ont écrit « plus spécifiquement à la cellule psychosociale en charge de la protection du bien-être au travail ».
Filigranes disposait de 3 mois pour répondre après la réception du courrier. Securex a envoyé le dossier le 16 décembre et il est parvenu au destinataire le 21 décembre. La date butoir était donc le 21 mars. La date de la lettre de réponse de Filigranes est le 18 mars 2022. Securex a reçu le courrier le 21 mars, soit le dernier jour possible. Il n’y a effectivement rien d’illégal dans cela et, à aucun moment, l’article ne mentionne le contraire. Ce sont uniquement les faits.
Effectivement, comme le conseil d’administration demande à la fin des 5 pages de réponse une analyse de risques, réalisée en collaboration avec Securex, la procédure continue pendant 3 mois supplémentaires.
2. Lors du changement de commission paritaire, des frais supplémentaires ont été engendrés. Les coûts de l’entreprise ont augmenté. Les employés de l’époque ont constaté alors un changement de comportement de la part de Marc Filipson et l’ont imputé à cette modification.
3. Concernant la représentation syndicale, Filigranes nous écrit que des élections sociales ont été organisées et qu’aucun travailleur ne s’est présenté comme candidat et que la procédure a été interrompue puisqu’il n’y avait pas de liste. Dans notre article, nous ne disons pas autre chose. « Avec le confinement, il n’y a pas eu de candidat qui s’est déclaré dans les temps ». Les élections auraient dû avoir lieu mais cela n’a pas été possible, faute de candidat. Nous aurions pu ajouter également qu’en plus de la période de confinement qui ne facilitait pas les discussions entre collègues pour former des listes, certains employés qui auraient souhaité se présenter comme candidat, ont tout simplement eu peur des répercussions sur leur vie quotidienne au sein de l’entreprise. La protection du délégué syndical face à un licenciement ne joue malheureusement pas sur le bien-être au travail.
Le syndicat que nous avons contacté et qui dispose déjà de plusieurs dossiers déposés par des ex-employés de Filigranes, nous a affirmé avoir tenté à trois reprises d’aider les salariés dans leur volonté d’obtenir un représentant. Il nous a également dit que le dossier était sur la table avec Filigranes.
4. Par rapport aux témoignages, il nous semble complexe pour Marc Filipson de reconnaître des témoins anonymes. Nous pouvons affirmer que certaines personnes que nous avons rencontrées sont toujours bien des employés de Filigranes. Si nous avons aussi récolté des récits d’anciens travailleurs, notamment ceux de Sophie et de David, cela était dans le but de montrer que les comportements n’étaient pas ponctuels mais habituels et ce depuis de nombreuses années. Nous disposons aussi des témoignages de personnes ayant démissionné moins d’un mois avant la parution de notre article. En tout, nous avons rencontré 7 personnes. Une autre s’est rétractée à la dernière minute craignant les conséquences de son récit.
Nous ne doutons pas du fait que certains travailleurs peuvent être scandalisés par les démarches des plaignants comme l’écrit Filigranes. D’ailleurs, nous avons mentionné que certains employés disent ne jamais avoir eu le moindre problème avec Marc Filipson.
Aucune action judiciaire n’a été introduite. Cependant, Sophie a contesté son licenciement avec l’aide de la FGTB. Elle a répondu point par point aux griefs qui ont conduit à son renvoi afin de démontrer qu’il s’agissait d’un licenciement abusif. La FGTB était prête à la suivre et à attaquer Filigranes en justice. Seulement, 24h avant la date à laquelle Sophie devait envoyer ses justifications, Filigranes lui a fait parvenir une autre liste avec d’autres reproches. Etant à 3 jours du terme de sa grossesse, elle n’a pas eu le courage de répondre en une journée à cette nouvelle liste et n’a pu ensuite intenter une action en justice, le délai légal étant dépassé.
5. Enfin, nous sommes ravis d’apprendre que l’entreprise et son administrateur-délégué, Marc Filipson, ne sont ni sourds ni insensibles aux difficultés exprimées par un certain nombre de collaborateurs. Précisions d’ailleurs qu’officiellement, ce nombre est de 48.
► Lire ou relire notre dossier : 48 travailleurs de Filigranes portent plainte pour harcèlement
Vanessa Lhuillier