La Fondation Samilia lance sa campagne contre l’exploitation sexuelle : “Tous les contes de fée n’ont pas une fin heureuse”
La Fondation Samilia lance la campagne “Tous les contes de fée n’ont pas une fin heureuse” afin de sensibiliser le public à la traite des êtres humains à des fins sexuelles et au piège du “loverboy”.
La campagne s’articule autour du court-métrage intitulé “La Boucle”, réalisé par Agustin Eguia, produit par la société belge 87seconds et récompensé par le premier Prix au Video Experience Day le 10 juin 2020. S’y ajoutent un dossier pédagogique et un cycle de quatre projections-débats qui se dérouleront en janvier et février dans des centres culturels, des campus et des lieux dédiés à la vie associative.
La vidéo relate le parcours d’une jeune femme roumaine, victime de la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle. Elle décrit le mode opératoire typique d’un loverboy et insiste sur la nécessité d’opérer des activités de prévention ciblées auprès des publics à risques.
► Voir aussi : “La boucle” : la fondation Samilia gagne un prix pour son court-métrage sur les “Lover boys”
“Un loverboy est un trafiquant d’êtres humains qui, par diverses techniques de manipulation et de séduction, met une femme sous emprise dans le but de l’exploiter sexuellement”, explique la Fondation Samilia. Et d’ajouter qu’il n’est pas rare qu’un loverboy exploite plusieurs victimes en même temps. Ces trafiquants peuvent agir pour leur propre compte ou dans des “bandes urbaines”, voire pour un réseau criminel de plus grande ampleur.
23 000 victimes de traite des êtres humains en 2018
Selon les derniers rapports du Centre fédéral Migration (Myria) sur le trafic et la traite des êtres humains, la police a recensé, en 2018 et en 2019, au total 689 infractions de traite des êtres humains (TEH) en Belgique, dont 177 cas d’exploitation sexuelle en 2018 et 171 en 2019. “Il convient de noter que le nombre de cas d’exploitation sexuelle référencé par Myria ne concerne que les cas effectivement recensés par la police et faisant l’objet de recherches et de poursuites effectives”, souligne la fondation. “Pourtant, en 2018, on estimait à 23 000 le nombre de personnes victimes de la traite des êtres humains, tous secteurs d’exploitation confondus, en Belgique, d’après le Global Slavery Index de la Walk Free Foundation”, nuance-t-elle.
“S’agissant plus spécifiquement de l’exploitation sexuelle des jeunes femmes par des loverboys, elle fait l’objet d’une attention spécifique en Flandre, où le centre d’accueil agréé des victimes de la traite des êtres humains Payoke – qui dispose d’une unité spécialisée dans la prise en charge des victimes de loverboys – a reçu environ 200 signalements concernant des victimes d’exploitation sexuelle spécifiquement par des loverboys entre 2019 et 2020”, conclut la fondation belge.
► Notre dossier de la rédaction : Le Covid-19 a encore plus fragilisé les personnes victimes de la traite des êtres humains
Avec Belga – Photo : Fondation Samilia