La FGTB demande l’expulsion de 46 personnes dans son bâtiment du Sablon
Quarante-six personnes sans papiers, dont 17 enfants, risquent d’être expulsés d’un bâtiment appartenant à la FGTB, dans le quartier du Sablon à Bruxelles.
“La FGTB a introduit une requête unilatérale et obtenu une ordonnance d’expulsion. Nous avons reçu la signification d’expulsion mardi, nous sommant de quitter les lieux dans les huit jours”, a expliqué l’une des habitantes. “Notre demande était de pouvoir rester jusqu’à la fin juin. Quitter le bâtiment en pleine période hivernale, au milieu de l’année scolaire et à un moment où il est clair que la pandémie et sa batterie de mesures sanitaires contraignantes sont loin d’être terminées, c’est impossible! À moins de provoquer un véritable drame social”, a relaté cette habitante.
“La FGTB avance comme argument ‘la nécessité absolue’ car la vente du bâtiment est imminente. D’après ce que l’on sait, il y a effectivement un compromis de vente signé avec la société immobilière Citadel, qui a le projet de faire des appartements de luxe, mais la vente est conditionnée à l’obtention du permis d’urbanisme, lequel est suspendu depuis le 28 décembre dernier. Nous ne comprenons donc pas l’urgence“, a-t-elle exposé.
L’occupation temporaire des bureaux vides de la FGTB au Sablon est autorisée depuis deux ans. “Nous déplorons amèrement le fossé vertigineux entre vos discours politiques et vos agissements”, ont écrit les habitants au président de la FGTB, Thierry Bodson. “Que valent dès lors vos publications, communiqués de presse et autres campagnes en faveurs du droit des plus démunis, face aux intérêts manifestement supérieurs de l’économie de votre organisation? “, y questionnent-ils.
Un compris de vente signé
“Ce bâtiment, nous ne l’occupons plus depuis mai 2019. Nous avons alors permis, en juin de la même année, une occupation temporaire. Puis, en mars 2020, nous avons informé les habitants que nous avions signé un compromis de vente et nous leur avons proposé de l’aide pour le relogement”, a expliqué vendredi Thierry Bodson, président de la FGTB. “Nous les avons rencontrés une nouvelle fois en novembre 2020, pour leur dire que l’échéance approchait, puis ils ont rompu le contact”, a-t-il ajouté.
“Nous n’avons pas eu d’autre choix car le temps presse. Nous avons en effet rendez-vous chez le notaire mi-avril et nous allons devoir nous engager à céder un bâtiment libre d’occupation”, a-t-il souligné. “S’il y a une reprise du dialogue et que l’on trouve un accord à l’amiable, tant qu’il se situe avant la mi-avril, alors bien sûr nous retirerons notre requête. Mais à ce jour, la communication semble rompue“, a précisé Thierry Bodson..
Belga