La FGTB à Bruxelles pour dénoncer l’austérité budgétaire

Environ 300 militants de la FGTB se sont rassemblés lundi matin à la place Jean Rey, à Bruxelles, pour protester contre les nouvelles règles d’austérité budgétaires européennes. Cette manifestation s’inscrit dans le cadre d’une journée d’actions nationale, le syndicat socialiste ayant également mobilisé ses troupes aux quatre coins du pays, de Mons à Genk, en passant par Namur, Liège, Verviers, Alost et Courtrai.

Brandissant des pancartes aux slogans tels que “Pas touche à nos services publics” ou encore “Le social c’est vital, des moyens maintenant !”, les manifestants ont exprimé leur mécontentement face aux nouvelles règles d’austérité européennes, qui ont été votées fin avril par le Parlement européen. Ces dernières visent à garantir le redressement des finances publiques des États membres et limitent pour chaque pays le déficit des administrations publiques à 3% du PIB et la dette à 60%.

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D’après la FGTB, ces nouvelles mesures sont “totalement déconnectées de la réalité socio-économique des pays auxquels elles s’appliquent”. Pour la Belgique, cela signifierait un effort budgétaire “insoutenable”: 7 milliards dès 2025, 14 en 26, 21 en 27 et, pour finir 28 en 2028. Le syndicat craint en effet des coupes drastiques dans les services publics, la sécurité sociale et les pensions.

Économiser près de 30 milliards d’euros par an à l’horizon 2028 “représente près de la moitié les dépenses de retraite, qui s’élèvent actuellement à 69 milliards d’euros par an, et à plus du double du budget total des pensions publiques, qui atteint 13,7 milliards d’euros annuellement. C’est également sept fois la dotation annuelle des chemins de fer, 10 fois le budget annuel de la police fédérale et locale, et trois fois le budget annuel des hôpitaux”, a expliqué Florence Lepoivre, secrétaire générale de la FGTB Bruxelles.

“Nos poches sont vides ! Nous devons absolument dire non à l’austérité”, a-t-elle martelé. “Oui, le déficit belge est important, mais il existe d’autres solutions que de casser les services publics. On peut aller chercher de l’argent ailleurs”.  Afin d’équilibrer les budgets, le syndicat rouge propose de mettre en place un impôt sur la fortune (de l’ordre de 1% pour les patrimoines nets compris entre un et 10 millions d’euros), rétablir les tranches d’imposition à 52,5% et 55% sur les revenus de 10.000 et 20.000 euros brut, et taxer les plus-values sur les actions en Bourse.

Enfin, la secrétaire générale a également souligné que ces mesures d’austérité ont été prises “de manière unilatérale par les partis de droite et d’extrême droite”, appelant les citoyens à voter pour les partis de gauche dimanche. Car ces derniers sont “les seuls à s’être prononcés contre ces règles budgétaires”, qui sont destinées à “tuer la solidarité et les services publics en Europe”.

Belga – Photo : Belga

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03 juin 2024 - 12h00
Modifié le 03 juin 2024 - 17h33