La fabrique d’église menacerait d’expulser les sans-papiers de l’Eglise du Béguinage

Elle voudrait libérer l’église d’ici au 15 août.

La  fabrique d’église de l’Eglise du Béguinage, dans laquelle ont trouvé refuge des dizaines de sans-papiers depuis le début de l’année, menacerait d’expulser ses occupants, rapporte par voie de communiqué les représentants des sans-papiers. Celle-ci voudrait que ces derniers évacuent les lieux pour le 15 août au plus tard.

Une décision incompréhensible pour ces représentants. “La menace d’expulsion brandie devant l’ensemble des occupants aujourd’hui renforce le sentiment de méfiance et de désarroi, ce qui n’était vraiment pas nécessaire tant les clarifications du cadre de référence pour l’introduction des dossiers reste flou“.

“Une décision irrationnelle”

Après la fermeture de la zone neutre au grand public, les sans-papiers sont actuellement dans la phase de composition des dossiers et deux coordinatrices viennent d’être engagées afin d’organiser l’affectation des ressources juridiques sur les sites du Béguinage, de l’ULB et de la VUB. Selon le comité de soutien des personnes sans-papiers, ce travail de constitution de dossiers est laborieux et se met en place petit à petit. “La décision irrationnelle de la fabrique d’église de renvoyer les occupants dans la clandestinité et l’isolement dans cette période va saboter le travail juridique, ce qui serait une catastrophe“, dénonce-t-il.

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Après plusieurs mois d’occupation, une longue grève de la faim puis une grève de la soif, les occupants ont pris la décision le 21 juillet de suspendre leur grève afin de vérifier si les engagements pris seront respectés. “En menaçant d’expulser les occupants, la fabrique d’église vient de torpiller les premiers éléments de cet engagement“, estime le comité qui espère que la fabrique d’église “retrouvera la raison”. Celui-ci souhaite prolonger l’occupation des sans-papiers jusqu’à la finalisation de leurs démarches administratives.

“Maintenant que nous sommes arrivés à un point où cette action porte ses fruits, nous aimerions reprendre les activités normales de l’église dans un avenir proche”, expliquent dans un communiqué le Conseil de la Fabrique d’Église et les porteurs du projet “Maison de la Compassion”. “Il ne s’agit certainement pas d’une exigence et nous ne procéderons pas à une expulsion”.

Karen Naessens, coordinatrice du projet, assure qu’il n’y a aucune intention d’initier une procédure d’expulsion au niveau juridique. D’autres locaux sont proposés aux sans-papiers pour poursuivre leur travail administratif. La date du 15 août a été avancée en vue de préparer l’église pour une reprise des activités normales début septembre.

Le Conseil de la Fabrique d’Église et les représentants de la “Maison de la Compassion” lancent d’ailleurs un appel à des volontaires pour aider à nettoyer l’église. La “Maison de la Compassion” est un projet d’inspiration chrétienne à travers lequel sont organisés des expositions, des soirées de débats et des repas solidaires sur les thèmes de l’immigration, de l’environnement, des discriminations et de la pauvreté.

La Rédaction – Photo : Belga