Jonathan de Patoul (DéFI) : “Il sera impossible de mener des réformes à Bruxelles sans majorité solide”
Le député bruxellois et chef de groupe DéFI au parlement régional était l’invité de Bonjour Bruxelles. Jonathan de Patoul a commenté les derniers développements de la négociation pour la formation d’une coalition bruxelloise.
Deux négociations sont menées en parallèle à Bruxelles : l’une pilotée par le socialiste Ahmed Laaouej, l’autre par le duo MR Georges-Louis Bouchez et David Leisterh, au départ d’une note qui sera dévoilée ce matin. “La situation est particulière“, analyse l’élu amarante. “D’un côté, le MR qui n’a pas de majorité mais propose un projet après un an de négociation, de l’autre, une majorité rouge-rouge qu’on pourrait qualifier de ‘Belgique insoumise’. Je suis perplexe sur la capacité de ce type de majorité à apporter des solutions en terme de réforme budgétaire.”
DéFI n’a formellement été invité ni d’un côté, ni de l’autre, assure Jonathan de Patoul : “On se croise, on se parle entre deux portes mais il n’y a pas eu de démarche officielle.” Quant à la note du MR, il ne l’a pas lue, et ne la connaît pas en détail, indique-t-il encore.
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Jonathan de Patoul n’est pas optimiste sur l’issue des deux initiatives. Tout en se disant constructif et prêt à discuter de la proposition des réformateurs, il insiste sur la nécessité impérative d’avoir une majorité pour pouvoir engager des réformes sérieuses pour Bruxelles. “Si on veut mener des réformes importantes à Bruxelles, il faut une majorité, mathématiquement il faut un parti de gauche et comment vont-ils réussir à faire en sorte de trouver des compromis, je ne le vois pas.” Les points de convergence existent, “mais il faut un quatrième parti.”
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D’un autre côté, il dit douter de la capacité des partenaires progressistes autour d’Ahmed Laaouej à trouver un compromis. Enfin il le confirme : DéFI refusera de monter dans une coalition avec la NVA. “On avait proposé une coalition sans le PS et sans la NVA mais pas grand monde a réagi.” Et pourrait proposer une nouvelle initiative si les deux grands partis n’y arrivent pas.
Pour autant, la situation n’est pas condamnée. “Cela fait un an que le MR va d’échec en échec, tout peut arriver.”
Sur les nouveaux retards annoncés dans le dossier du Métro 3, Jonathan de Patoul juge qu’il faut mettre le deuxième volet du projet (la prolongation vers Evere et Schaerbeek) en pause, compte tenu de la situation budgétaire de la Région.
►Ecouter l’interview de Jonathan de Patoul, député bruxellois et chef de groupe DéFI au parlement régional, dans Bonjour Bruxelles