A l’approche de Noël, les synidcats dénoncent les “cadeaux pourris” de l’Arizona
Des milliers de militants – 10.000 selon les organisations syndicales – se sont rassemblés vendredi matin à Bruxelles, sur la place Poelaert, pour contester les mesures envisagées dans le cadre des négociations gouvernementales. Il s’agissait de la première édition de la série d’actions mensuelles que les syndicats organiseront le 13 de chaque mois. Une grève générale ou une grande manifestation se tiendra aussi début 2025 si le projet de la potentielle coalition Arizona n’est pas modifié, prévient déjà le président de la FGTB, Thierry Bodson.
Sur une scène installée devant le Palais de Justice et décorée de quelques sapins, un père Noël a distribué des “cadeaux pourris” pour symboliser les mesures contenues dans l’ébauche d’accord gouvernemental. Ces “cadeaux” contiennent notamment de “l’austérité et la destruction des services publics”, “des conditions de travail dégradées” ou encore la “fin des sursalaires pour le travail de nuit et de week-end”. Coiffés de bonnets de Noël et munis de pancartes “Stop aux cadeaux aux plus nantis” ou “Stop à l’injustice sociale”, les militants ont rempli la place Poelaert de 10h30 à 11h30.
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Cette journée d’action en front commun syndical doit d’abord contribuer à informer les travailleurs sur l’augmentation de la flexibilité et la perte de pouvoir d’achat qui les attendent, explique Thierry Bodson. “Ce qu’il y a sur la table des négociations est totalement inacceptable et imbuvable. En fait, ce qui sera donné d’une main sera repris de l’autre“, résume-t-il. “Ce sera une opération négative pour les chômeurs, les pensionnés mais aussi pour ceux qui travaillent.”
Les syndicats veulent également envoyer un message aux négociateurs de la potentielle majorité Arizona (MR, Les Engagés, N-VA, CD&V, Vooruit) grâce à cette mobilisation. Ils leur demandent de modifier leur projet de gouvernement. La présidente de la CSC, Ann Vermorgen, s’inquiète d’ailleurs des mesures qui se trouvent sur la table des négociateurs fédéraux. Elle leur demande davantage d’équilibre fiscal et social. “On constate que ce ne sont pas les plus riches qui seront touchés“, développe-t-elle. “Un impôt de 1% sur les plus grandes fortunes pourrait pourtant rapporter 5 milliards d’euros, comme un impôt de 30% sur les plus-values. Les personnes qui échappent à la fiscalité représentent aussi 30 milliards par an, presque le budget annuel de la santé. C’est là qu’il faut trouver l’argent.“
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Le syndicat libéral CGSLB remarque par ailleurs des incohérences dans les propositions politiques des négociateurs, notamment en matière de pouvoir d’achat. “L’augmentation des chèques-repas d’un côté et la suppression des éco-chèques de l’autre“, illustre le président national Gert Truyens. Il souhaite pouvoir s’asseoir à la table des négociations pour trouver des solutions négociées.
Après cette première journée d’action, les syndicats et les militants se retrouveront le 13 janvier à Bruxelles pour une nouvelle mobilisation sur le thème des pensions. Le président de la FGTB va plus loin. Il annonce une grève générale ou une manifestation nationale dès le mois prochain “si rien ne change”. “On a l’impression qu’il va falloir réagir vite et fort“, explique Thierry Bodson. “La grève des enseignants a mobilisé beaucoup de monde, la manifestation du non-marchand aussi, ça veut dire que la mobilisation fonctionne actuellement.“
■ Reportage de Bryan Mommart, Guillaume Bruwier et Djop Medou Mvondo
Belga