Faut-il interdire les partis qui prônent la violence ? Débat dans “M”

Le parti DéFi a déposé à la chambre une proposition de modification de la constitution pour permettre d’interdire des partis qui utilisent la violence ou porte atteinte aux libertés publiques. Le parti Islam est clairement visé par cette demande. Est-ce la meilleure manière de défendre leurs idées? C’est la question posée aux deux invités dans “M le mag de la rédac'”. 

Ce n’est pas si simple de définir ce qu’est un parti liberticide parce qu’il ne faut pas oublier le principe de la liberté d’expression et la liberté de pouvoir suggérer un certain nombre de choses,” explique Pascal Delwit, politologue à l’ULB. “C’est possible (d’interdire) mais n’oublions pas que dans le passé on a eu des partis pour lesquels on se posait et on se pose toujours des questions, mais il n’y a pas eu de modifications de la constitution pour autant“, ajoute-t-il.

A cette question, Alexis Deswaef répond que les outils juridiques sont suffisants en Belgique pour interdire un parti sans ajouter une loi ou modifier la constitution : “Nous pouvons poursuivre pénalement un parti si celui-ci incite à la discrimination ou à la violence. Le risque avec cet outil de l’interdiction est que cela peut donner de la publicité à des micro-partis qui ne menacent pas la majorité. Cela pourrait être contre-productif, avec un effet de victimisation qui attirerait de nouveaux électeurs,” faisant clairement référence au parti Islam qui est au centre des débats de certains politiques depuis plus d’un mois.