Extension du métro 3: pour Barbara Trachte (Ecolo), “la priorité, c’est le transport de surface en tram et en bus”

Le ministre bruxellois des Finances Sven Gatz (Open Vld) a mis mercredi sur la table du gouvernement bruxellois une proposition en trois axes pour pouvoir continuer à financer le projet de métro vers le nord de la capitale. Celle-ci repose notamment sur les recettes qu’engendrerait une mise en oeuvre d’une taxe kilométrique, à laquelle les socialistes ont redit leur opposition, à l’image du président de la Fédération bruxelloise du parti, Ahmed Laaouej, ce jeudi matin.

La ministre-présidente de la Commission Communautaire française de Bruxelles Barbara Trachte (Ecolo) insiste de son côté sur une “taxation intelligente” “Comme écologistes, on estime qu’il faut mieux taxer l’utilisation de la voiture. On veut avoir une taxation qui repose plus sur son utilisation que sur sa simple possession. C’est ce qu’on appelle une taxation intelligente”

En réponse à Ahmed Laaouej qui parle de “taxation punitive” qui pénalisera ceux qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler, “la taxation actuelle qui taxe tout le monde indifféremment dès le moment ou on possède une voiture, est au moins également punitive”, répond-elle. “Une taxation intelligente permet effectivement d’être plus intelligente et se baser sur l’utilisation, mais aussi de mettre en œuvre des correctifs sociaux là ou il faudra des correctifs sociaux. La discussion n’a pas été jusqu’à son terme. SmartMove doit être accompagnée de correctifs sociaux.”

 

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“Nous n’avons pas l’ensemble des éléments qui permettent d’être rassurés”

Selon le libéral flamand Sven Gatz, SmartMove est nécessaire surtout pour faire contribuer les navetteurs qui entrent dans Bruxelles, de l’argent nécessaire pour l’extension du métro. “Pour nous, la priorité, c’est d’améliorer les transports en commun, d’offrir des alternatives sérieuses rapides, rapides et efficaces à la voiture individuelle, y compris avec l’extension du métro vers Schaerbeek et Evere”, réagit Barbara Trachte. “La première priorité, ce qui permet d’augmenter rapidement les transports en commun pour les Bruxelloises et les Bruxellois, ce sont les bus et les trams. Et c’est ce qu’on fait depuis plusieurs années, c’est rapide et efficace.”

“Aujourd’hui, je constate ce qui se passe dans le chantier actuel du métro 3, donc entre la gare du Nord et la gare du Midi. Je vois que ça prend énormément de temps et que ça coûte énormément d’argent. On a besoin, si on veut le métro, qui améliore de manière rapide et efficace la mobilité une fois qu’il est mis en circulation, on a besoin de budgets importants. SmartMove peut être une une des pistes pour la financer, mais c’est en soi insuffisant.”

L’extension du métro nord, une priorité pour Ecolo? “Il faut tirer les enseignements de ce qu’on est en train de vivre dans le métro 3.  Je suis pour le métro, je pense que le métro va améliorer drastiquement la mobilité, le jour il entrera en circulation. Mais pour arriver à faire un métro, il y a des équations très compliquées à remplir, tant en termes de durée de chantier que de budget. Et aujourd’hui, nous n’avons pas l’ensemble des éléments qui permettent d’être rassurés.”

La priorité, c’est le transport de surface en tram et en bus. C’est ce qui permettra rapidement d’améliorer la situation des usagers du 55. Ca, c’est la priorité.”

 

Selon les dernières estimations, la Région-capitale devra débourser plus de 4,7 milliards d’euros pour achever le chantier, à raison, selon Sven Gatz, de 486 millions d’euros pour la seule année 2025, 586 millions en 2026, et plus d’un milliard en 2029 et 2030. Pour tenir le cap, le ministre libéral veut doubler l’enveloppe de 50 millions d’euros par an consacrée au métro par Beliris. Il propose aussi de financer le projet par le celui de la taxe kilométrique intelligente à hauteur de 250 millions d’euros par an en grande partie grâce à une contribution des navetteurs, et par des mesures d’économies budgétaires (311 millions d’euros en 2025, et jusqu’à 711 millions en 2030).

 

Une interview de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles.