Discours du 1er mai : Le PTB veut un “modèle post-corona” et une “taxe corona” pour les multimillionnaires
“Nous devons nous débarrasser du modèle capitaliste qui fait supporter les pertes par ceux qui ont peu tandis que les profits vont à ceux qui ont déjà beaucoup” et tendre vers un “socialisme 2.0 où les gens pourront retrouver leur humanité“, a plaidé vendredi Raoul Hedebouw, le porte-parole du PTB, dans son discours virtuel à l’occasion du 1er mai.
“Ce que nous voulons, c’est un modèle post-corona“, a-t-il ajouté en appelant notamment à la mise en place d’une “taxe corona” pour les multimillionnaires – un impôt de solidarité de 5% sur toutes les fortunes dépassant les 3 millions d’euros “qui pourrait rapporter 15 milliards d’euros“.
Dans la ligne de mire du parti d’extrême gauche: le marché libre qui “a été incapable de nous fournir des masques ainsi que des tests de dépistage suffisants et en temps voulu. Il a aussi été incapable de mettre en place une politique de santé préventive de qualité“. “En ces temps d’urgence sanitaire et sociale, il n’y a aucune planification dans notre société et c’est le chaos le plus total“, a ainsi estimé Raoul Hedebouw selon qui “la prévention et l’assurance maladie doivent redevenir des compétences centrales et fédérales“.
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“C’est la classe ouvrière qui fait véritablement tourner notre société“
S’il pourfend le capitalisme, le PTB n’épargne pas non plus les autres partis, et en particulier la N-VA, accusée de vouloir affaiblir les mutuelles et les syndicats. “Cela fait maintenant dix ans que la N-VA, les autres nationalistes et d’autres forces de droite tentent de se débarrasser des mutuelles. C’est l’une des raisons pour lesquelles la N-VA veut diviser le pays, d’ailleurs. Pour affaiblir les mutualités et les syndicats, trop puissants à son goût. Chaque travailleur qui vote pour un parti tel que la N-VA vote en fait contre ses propres droits, contre sa propre sécurité sociale“, a poursuivi Raoul Hedebouw.
“On dit souvent que ce n’est que dans le noir qu’on voit les étoiles. La crise du coronavirus nous a plongés soudainement dans une obscurité profonde. Mais, du coup, on ne voit que mieux les belles étoiles. Et ce qu’on voit, c’est que c’est la classe ouvrière qui fait véritablement tourner notre société“, a-t-il ajouté. Or, c’est “avec une boussole patronale” qu’a été écrit le plan de déconfinement présenté par Sophie Wilmès la semaine passée, a encore pointé le porte-parole du PTB. “Tous les partis traditionnels ont approuvé ce plan lamentable. Tous, y compris le cdH et DéFI, ont voté la confiance au gouvernement Wilmès. Nous, PTB, nous ne l’avons pas votée parce que nous n’avions pas confiance. Parce que les partis traditionnels en Belgique ont depuis longtemps décidé de s’adapter aux règles du marché libéral, et de faire payer les travailleuses et les travailleurs“, a-t-il justifié. “La crise du coronavirus va coûter des milliards. Si on laisse faire les gouvernements, c’est à nous qu’ils enverront la facture. Mais nous ne nous tairons pas. Nous irons travailler si nous sommes en sécurité. Ce que nous voulons, c’est un maximum de protection, pas un maximum de profits“, a assuré Raoul Hedebouw. “La crise a brutalement enlevé le masque du capitalisme. Demain, la nouvelle norme devra être sociale, écologique. Ce dont nous aurons besoin, c’est d’un nouveau socialisme 2.0. Où les gens pourront retrouver leur humanité“, a-t-il conclu.
Belga