Des scientifiques bloquent la Commission européenne pour réclamer la décroissance

Une vingtaine de scientifiques et d’activistes de Scientist Rebellion, d’Extinction Rebellion et du collectif Growth Kills ont bloqué vendredi matin les entrées de la Commission européenne, à Bruxelles, annonce un communiqué des activistes. Face à l’urgence écologique, ils prônent la décroissance pour passer à une “économie florissante qui privilégie le bien-être de tous au lieu de profiter aux ultra-riches”.

Certains manifestants collaient leurs mains aux portes, tandis que d’autres brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: “La croissance verte est un mythe”, “Mesurez le bien-être, pas le PIB”, ou encore “L’avenir, c’est la décroissance”. L’action s’inscrit dans une série de mobilisations débutées jeudi et qui se poursuivront jusque samedi.

Le message des scientifiques et activistes se veut clair. “À quelques jours des élections, pratiquement aucun parti ne propose la décroissance, qui est pourtant la seule option pour sortir de l’impasse sociale et environnementale“, insistent-ils.

S’adressant à l’Union européenne, les scientifiques réclament l’abandon du PIB comme indice de prospérité, la création d’une assemblée citoyenne souveraine pour décider d’un avenir commun, ou encore de “véritables” taxes aux entreprises pour leurs coûts sociaux et environnementaux. “Mettez fin à la surconsommation et traitez les ressources essentielles comme des biens communs accessibles à tous“, ont-ils ajouté.

La croissance économique est un concept qui a été utile il y a près de 100 ans pour aider les politiques à surmonter le désastre de la crise économique mondiale de 1929. Aujourd’hui, elle est devenue un leitmotiv pour justifier la destruction de nos ressources naturelles et soutenir la redistribution des richesses aux plus riches. Nous avons désormais besoin d’un système économique garantissant le bien-être de tous, tout en respectant les limites de la planète. C’est tout à fait possible si nous en avons la volonté politique“, a conclu Wolfgang Cramer, auteur principal du sixième rapport du GIEC, organisme co-lauréat du prix Nobel de la paix 2007.

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Belga – Photos : Belga

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