D’ici 2034, la population devrait augmenter dans dix communes bruxelloises
Si la population reste globalement stable entre 2024 et 2034 à l’échelon régional, ce n’est pas le cas pour chaque commune. Les communes les plus denses devraient perdre des habitants.
Comme chaque année, le Bureau fédéral du Plan (BfP) et l’office national de statistiques Statbel ont publié en février dernier leurs projections démographiques pour les dix années à venir en Région bruxelloise. Il en ressort que, entre 2024 et 2034, la Région connaitra une très légère diminution de sa population (-2%), passant de 1.249.597 à 1.247.148 habitants. Il s’agit d’une rupture avec les décennies précédentes lors desquelles on a constaté une croissance démographique importante. Cette évolution s’explique par un solde migratoire interne – autrement dit les départs et les arrivées au sein de la Région bruxelloise – particulièrement négatif s’échelonnant chaque année entre -19 000 et -21 000 habitants. Malgré un solde migratoire international positif et des naissances plus nombreuses que des décès pendant cette période, cela ne suffira pas à compenser les départs de Bruxellois vers les deux autres Régions, prédit Statbel.
Mais qu’en sera-t-il au niveau de chacune des 19 communes bruxelloises ? C’est précisément à cette question qu’a voulu répondre l’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA).
Entre 2024 et 2034, la population augmenterait dans dix communes et diminuerait dans les neuf autres. C’est la population d’Evere qui augmenterait le plus : +3 200 habitants en dix ans, soit une hausse de 7%, suivie de Koekelberg (+4,1%) et Woluwe-Saint-Lambert (3,9%). À l’inverse, des communes très denses, comme Saint-Josse-ten-Noode (-10,3%), Saint-Gilles (-7%) ou Schaerbeek (-4,5%) perdraient des habitants.
Selon l’IBSA, dans les trois derniers cas, il s’agit de communes densément peuplées, où s’étaient installées durant la seconde moitié du 20e siècle de nombreuses familles étrangères dans des (petits) logements locatifs privés. Depuis les années 2010, par le jeu des migrations avec les autres communes, une partie de ces habitants ont quitté ces trois communes pour bénéficier de logements plus grands ou pour acquérir leur propre logement. Les logements, laissés vacants, ont été investis par des plus petits ménages, notamment beaucoup d’individus isolés, qui apprécient la centralité de ces communes et leur proximité avec les institutions internationales.
Ce contraste entre les communes bruxelloises s’explique aussi principalement par l’âges des habitants des différentes communes. Les évolutions les plus marquantes entre 2024 et 2034 sont celles du nombre d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire et l’école secondaire : le nombre d’enfants de 6 à 17 ans diminuerait dans toutes les communes. Celui des enfants en âge de fréquenter l’école maternelle, de 3 à 5 ans, n’augmenterait qu’à Etterbeek, Ixelles, Uccle et Woluwe-Saint-Lambert, et diminuerait dans les 15 autres communes.
Cette baisse coïncide avec une autre étude sortie par l’IBSA en début d’année qui faisait état d’une baisse de la natalité à Bruxelles. Selon l’Institut, cette tendance devrait néanmoins légèrement s’inverser dans les années à venir étant donné que le nombre de tout-petits (0 à 2 ans) augmenterait partout, sauf à Saint-Gilles et Saint-Josse-ten-Noode.
► Lire aussi | La fécondité n’a jamais été aussi basse à Bruxelles : les femmes font en moyenne 1.37 enfant
En ce qui concerne l’évolution du nombre de seniors, le nombre augmenterait dans toutes les communes, mais dans des proportions différentes. Selon les communes, le nombre des plus âgés d’entre eux (80 ans et plus) augmenterait entre +9 % et +24 %, tandis que celui des personnes âgées de 65 à 79 ans augmenterait entre +6 % et +21 %.
V.d.T. – Photo : Belga
* À noter : les “projections” (ou “perspectives”) ne sont pas des “prévisions”. Alors que les prévisions sont basées sur des données et des tendances actuelles, les projections de population sont le résultat d’hypothèses émises sur les composantes démographiques des communes en fonction de la taille, de l’âge et du sexe. |