COCOF : l’opposition ne perçoit pas les accents de la majorité dans le budget 2020
Le projet de budget 2020 de la majorité PS-Ecolo-DéFI s’inscrit dans le droit fil du budget 2019. Il ne recèle donc pas les choix du nouveau cap promis par celle-ci pour la commission Communautaire française de Bruxelles, ont dénoncé jeudi le MR, le PTB et le cdH.
Ces formations constituent l’opposition au sein du parlement francophone bruxellois, qui se penche jeudi et vendredi sur le budget d’une institution plutôt à l’étroit dans sa marge de manœuvre financière, car privée de toute capacité de lever des impôts.
“Par rapport à l’année passée, nous constatons de légères augmentations des moyens que l’on a pu dégager grâce à l’accroissement des recettes essentiellement par la voie d’un refinancement par la Région bruxelloise à hauteur de 14 millions d’euros. Force est de constater que le budget présenté ne traduit pas une meilleure coordination des politiques menées par les différents niveaux de pouvoirs compétents. Il ne fait pas plus état du décloisonnement annoncé par la majorité dans de nombreuses matières parmi lesquelles les politiques du social, de la santé, des personnes handicapées, de la formation professionnelle ou de l’accueil des primo-arrivants“, a souligné le chef du groupe MR, Gaëtan Van Goidsenhoven.
Comme lui, le libéral David Weytsman a dit ne pas percevoir d’orientation stratégique nouvelle, pas même sur base d’une évaluation des politiques menées depuis quinze ans, qui serait indiquée.
“Au PTB, on nous reproche de taper sur le même clou, mais tant que vous continuerez à faire la même politique, on va marteler notre message au burin: d’un côté on crée la pauvreté en appliquant des politiques d’austérité, et de l’autre on se donne bonne conscience en distribuant quelques miettes“, a embrayé Petya Oblensky.
Pour l’élu de la formation d’extrême gauche, contrairement à ce qu’elle a promis, la majorité ne part pas des besoins. Pour chaque subside social, il y a un montant limité à l’avance et insuffisant autour duquel on met en concurrence les secteurs associatifs.
Au nom du cdH, qui siégeait dans la majorité sous la précédente législature, Gladys Kazadi a souligné que l’équilibre budgétaire promis n’était atteint, comme à la Région, que via la neutralisation des dépenses exceptionnelles d’infrastructures que l’Union européenne n’autorise toujours pas.
L’élue humaniste a par ailleurs dit ne pas avoir eu d’explications suffisantes sur le doublement de recettes. “Je pourrais m’en réjouir: l’exposé général n’a quasiment pas été mis à jour par rapport au dernier budget de la précédente législature. Avec un nouveau collège, c’eût été indispensable en regard des enjeux auxquels la CoCof doit faire face pour les prochaines années“, a-t-elle dit.
Belga