“Ce sera soit toi, soit tes enfants”: un prévenu menacé raccompagné par la police après sa comparution au procès Encro

Un homme poursuivi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles au procès Encro, relatif à une vaste organisation criminelle active dans un trafic de drogue mis au jour après le décryptage des messageries Encrochat et Sky ECC, a demandé mercredi, à la fin de sa comparution, à être raccompagné à sa voiture par la police en raison de menaces qui pèsent à son encontre.

“Fin mai, début juin 2022, Fazil B. m’a appelé sur mon téléphone et est venu chez moi pour me menacer”, a relaté le Mounir N., qui gérait une société pour le compte de cet homme. “Il m’a dit que si la police venait me voir et que je le dénonçais, ce serait ‘soit moi, soit mes enfants’.” En début d’audience, le quadragénaire avait expliqué que Fazil B. lui avait proposé mi-2020 de devenir “gérant d’une société qui rapporte”, dans l’import-export. Le prévenu devait s’occuper de la comptabilité et “envoyer des mails pour commander du granit”. “Je ne me suis pas méfié, je connais Fazil depuis plus de 30 ans”, a soutenu le Bruxellois.

Cet “ami d’enfance” lui a également fourni pendant quelques mois un téléphone “de société” muni de la messagerie cryptée Sky ECC. L’homme a déclaré ne pas connaître les usagers “Donald Trump” ou encore “Tony” qui envoyaient des messages sur ce GSM. “J’ai fait confiance à Fazil, qui m’a dit de ne m’occuper de rien pour tout ce qui concernait les marchandises. Je ne sais pas qui était derrière ces pseudos.” Mounir N. s’est dit encore récemment menacé, jusque dans les couloirs du tribunal.

“Hier, (Fazil B.) m’a suivi quand je suis sorti et, quand je parle avec mon avocate, il reste à proximité. Il m’a dit que je ne devais pas citer son nom.” Le quadragénaire a dès lors demandé d’être raccompagné à son véhicule, une requête à laquelle le procureur a rapidement fait suite.

 

Avec Belga