Caroline Désir tacle Connor Rousseau pour ses propos sur l’arabe en classe : “Une méconnaissance impressionnante de la réalité”

Connor Rousseau (Vooruit) a affirmé qu’à Bruxelles, des gens donnent cours en arabe à cause de la pénurie d’enseignant. “Une affirmation tout simplement fausse”, répond Caroline Désir (PS).

Mardi, les propos du président de Vooruit (socialistes flamands) sur Molenbeek et Bruxelles ont provoqué une vive polémique. Cité par l’hebdomadaire flamand Humo, Connor Rousseau a déclaré “quand je roule dans Molenbeek, moi non plus je ne me sens pas à Bruxelles et il a affirmé qu’à Bruxelles, “à cause de la pénurie d’enseignants, des gens donnent cours en arabe en classe, parce qu’ils ne parlent pas le français.”  Ce mercredi, lors des questions d’actualité au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la députée PS Latifa Gahouchi a demandé une réaction à la ministre de l’Éducation, Caroline Désir (PS).

Des cours sont-ils donnés en arabe à Bruxelles à cause de la pénurie? “Cette affirmation est tout simplement fausse“, a réagi Caroline Désir, “pour pouvoir enseigner, il y a des conditions très strictes de maîtrise de la langue d’apprentissage. Par ailleurs, a-t-elle ajouté, “ces affirmations relèvent de la caricature, parce que l’on parle ici de jeunes Molenbeekois qui sont pour l’immense majorité nés à Bruxelles. Leurs parents sont d’ailleurs souvent nés à Bruxelles aussi. Ils maîtrisent donc parfaitement le français ou le néerlandais et ils parlent cette langue dans l’établissement.” En conclusion, dit-elle, “ça relève d’une méconnaissance assez impressionnante de la réalité de nos communes bruxelloises.”

Pénurie d’enseignants

Caroline Désir a toutefois admis que les problèmes de pénurie d’enseignants était, eux, bien “réels” à Bruxelles. Mais “ils touchent l’ensemble du pays et aussi les pays voisins”. Selon la ministre de l’Éducation, il s’agit là d’un “dossier structurel et nous travaillons sur des solutions qui doivent toucher le court, le moyen et le long terme.”

Toutefois, insiste Caroline Désir, “ces solutions ne relèvent jamais d’enseignants qui ne maîtrisent pas la langue de l’enseignement. Sauf peut-être des cas très précis et très ponctuels. Il y a une piste qu’on est en train d’envisager, c’est le fait d’engager des réfugiés ukrainiens pour soutenir les enseignants dans des classes. Mais ça, on n’y est pas encore. Ce n’est qu’une hypothèse et c’est pour un besoin très ponctuel et circonscrit.”

■ A.D. – Photo : Parlement de la FWB