Bruxelles pourrait contracter une dette de 10 milliards d’euros

L’opposition du parlement bruxellois et le gouvernement régional ne partagent pas le même point de vue sur l’ampleur de l’impact de la crise sur la dégradation du budget régional, est-il ressorti vendredi du débat ouvert en séance plénière sur le contrôle du budget 2020

Tandis que le ministre des Finances, Sven Gatz (Open Vld), justifie le contrôle budgétaire et pèse quelques milliards sur les finances régionales, l’opposition MR, N-VA et cdH, considère que celle-ci permet aussi au gouvernement de masquer une absence de choix politiques.

Le budget sous pression

Pour Sven Gatz, le budget de la Région bruxelloise est soumis à une pression exceptionnelle en raison de la pandémie. Le gouvernement Vervoort a pris ses responsabilités pour “donner autant d’oxygène que possible” et, faute de recul, personne ne peut dire si les choix qui ont été faits au cours des derniers mois sont les bons, a-t-il concédé, se disant conscient de l’importance de la dette. Mais avec des déficits annoncés de 6,5 milliards d’euros en Flandre, et de 3,6 milliards en Wallonie, les autres Régions sont confrontées aux mêmes problèmes, a-t-il ajouté.

La crise ne justifie pas l’endettement

Dans l’opposition, les députées Alexia Bertrand (MR) et Cieltje Van Achter (N-VA) ont toutes deux reconnu que la crise liée à la pandémie avait de graves conséquences financières. Mais pour elles, cela n’explique pas tout de l’ampleur que prend l’endettement de la Région-capitale qui triplera en six ans, passant d’un peu moins de 3,4 milliards d’euros à la fin de 2018 à 10,2 milliards d’euros à la fin de 2024.

Christophe De Beukelaer (cdH) n’a pas caché son inquiétude face à l’évolution de la dette de la Région, alourdie par celle des institutions consolidées et par la dette garantie qui pèse à elle seule 3 milliards d’euros.

En raison de la situation fragile des entreprises et des ménages, la Région pourrait devoir mettre la main au portefeuille, a-t-il dit. En prenant ces éléments en compte, la dette réelle sera de plus de 10 milliards d’€ en 2021, soit le double du chiffre de 2018, estime-t-il. Cela n’est pas sans risque pour le futur car tôt ou tard il faudra rester en mesure de rembourser, a-t-il dit en substance.

Texte et image Belga