Bruss’Help craint une augmentation du nombre de sans-abris

Bruss’help, l’organisme chargé de coordonner les dispositifs d’aide d’urgence et d’insertion aux personnes sans-abri en Région bruxelloise a tiré mercredi la sonnette d’alarme, face au risque selon lui imminent d’une recrudescence du nombre de sans-abri dans les rues de la capitale. En cause: la saturation des capacités additionnelles d’accueil transitoire des sans-papier et leur impact, selon Bruss’help sur les dispositifs d’aide existant.

L’organisme bruxellois a adressé un courrier au ministre-président Rudi Vervoort (PS) l’invitant à “stopper l’ingérence directe du gouvernement bruxellois dans les opérations” et à organiser une réunion à laquelle seraient également conviés, outre Bruss’help, et le Service Public de la Région Bruxelloise, les trois opérateurs ‘régionaux’ Asile et Migration à savoir Bel Refugees, la Croix Rouge et le Samusocial.

Selon Bruss’Help, près de 2.500 demandeurs d’asile se trouvent en situation de non-respect des droits fondamentaux et de non-accès à l’accueil fédéral. Les mesures d’hébergement transitoire proposées par l’accord fédéral du 8 mars dernier sont d’ores et déjà saturées, et ont désormais un impact sur les dispositifs d’aide préexistants.  Comme coordinateur de l’aide d’urgence et de l’insertion, l’organisme bruxellois salue la proactivité du gouvernement bruxellois dans la mise en action d’une approche sociale, mais il fait part de ses inquiétudes face à “la régionalisation d’une crise fédérale”.

Il identifie plusieurs risques encourus à court terme du fait de cette situation. Ainsi, en avril, l’offre est appelée à diminuer dans le cadre du plan d’aide annuel pour les personnes sans-abri et migrantes: de 2.830 places en mars 2023, le nombre de places ouvertes passera à 2.580, alors que s’ajouteront les personnes attente d’accès à Fedasil, ainsi que les migrants nouveaux arrivants.

Bruss’help a en outre constaté, cette semaine, que 20 personnes entraient en concurrence avec les personnes issues d’autres dispositifs d’aide alors que 70 personnes ont été orientées dans le cadre des opérations de transit Fedasil.  Il fait observer que cette situation impacte également les infrastructures captées et coordonnées par Bruss’help et le Service public de la Région Bruxelloise (SPRB) à destination des personnes sans-abri ainsi que des Ukrainiens bénéficiaires de la protection temporaire.

Six de ces sites ont été mis à disposition pour les places de transit Fedasil et trois sites sont actuellement non utilisables pour cause de report ou de travaux non-prévus. Bruss ‘help propose à Rudi Vervoort de “structurer, en collaboration avec les acteurs régionaux, une réponse en phase avec les ressources disponibles et de prioriser les orientations des demandeurs d’asile vers les places humanitaires régionales existantes”. Elle demande ainsi la préservation des places “femmes et familles” ainsi que des mineurs non accompagnés (Mena) pour la période printemps et été 2023 au sein des centres d’urgence et la préservation des places d’accueil en centres collectifs régionaux pour bénéficiaires de protection temporaire.

Belga – Photo: BX1

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23 mars 2023 - 07h17
Modifié le 23 mars 2023 - 07h17