Auderghem : la commune achève sa première phase de féminisation de l’espace public
INFO BX1 | Plusieurs plaques ont été installées ce samedi
Le processus avait débuté en juillet dernier, avec l’inauguration du Square Maurane, rendant hommage à la chanteuse décédée en 2018. La commune d’Auderghem amorçait alors une première salve de féminisation de son espace public, en donnant à des espaces des noms de femmes ayant marqué la commune. “Tout a commencé avec un processus de participation citoyenne, pour voir quelles femmes ont pourrait honorer, et à quel endroit de la commune“, se souvient Sophie de Vos (DéFI), première échevine en charge des Espaces Publics et de la Participation citoyenne.
Ce samedi, c’était au tour de plusieurs autres femmes d’être honorées dans l’espace public auderghemois, à commencer par Maria Vignol, résistante auderghemoise active durant la Seconde Guerre Mondiale dans le renseignement et le sabotage, et notamment l’acheminement du courrier. “Elle était membre de deux réseaux de résistance : les Trois Mousquetaires et la Comète. Elle vivait au Boulevard du Triomphe, mais a été dénoncée et exécutée en 1942, à l’âge de 44 ans“, explique l’échevine, qui deviendra par ailleurs la bourgmestre de la commune d’ici quelques semaines.
► Portrait | Sophie de Vos, bientôt une nouvelle bourgmestre pour Auderghem (15/12/2021)
Au bout du Clos Lucien Outers, on retrouve donc désormais un parc rendant hommage à cette Auderghemoise héroïque.
Un autre hommage devant la Résidence Reine Fabiola
Un second hommage a eu lieu quelques mètres plus loin, devant la Résidence Reine Fabiola. Celle-ci rend hommage à Maria Gomrée de Marialmé, la fondatrice de la résidence, par ailleurs la mère du sixième bourgmestre de la commune, Charles Madoux. Avant la Première Guerre Mondiale, elle y crée une résidence pour personnes âgées sur ces terres lui appartenant, un lieu deviendra après la guerre un sanatorium. “C’est sa belle-fille, Marguerite Brassine, qui le dirigera“, explique Sophie de Vos.
Mais c’est lors de la Seconde Guerre Mondiale que les lieux acquièrent une autre utilité : “dans ce qui était alors un sanatorium, trois femmes d’exception y ont caché des enfants juifs, et ont reçu ensuite le titre de Juste parmi les Nations par Yad Vashem“, ajoute l’échevine, évoquant également la mémoire de la médecin résistante Christine Hendrickx-Duchaine, et l’assistante sociale Julia Merny.
Le défi de la féminisation de l’espace public
“On arrive ici à la fin de la première série de féminisation de l’espace public à Auderghem“, note Sophie de Vos, qui indique que “je veux évidemment continuer après ces cinq lieux, mais le plus dur est de trouver des endroits qui n’ont pas encore de nom aujourd’hui. Mais on aura des voiries qui sortiront prochainement de terre, on pourra donc recommencer le processus dans un an ou deux”.
Reste que cette première phase de féminisation de l’espace public n’aura pas été sans difficulté, notamment face aux règles de toponymie : “nous aurions voulu donner le nom de ces femmes à des rues, mais cela n’a pas été autorisé, car cela créait des doublons avec d’autres artères. Par exemple, nous n’avons pu renommer une rue Marguerite Brassine, car il existe déjà une rue Brassine ailleurs, même si elle rend hommage à quelqu’un d’autre“, conclut la future bourgmestre.
ArBr – Photos : Facebook / M. Maelschalck