Attentat à Bruxelles : Abdesalem Lassoued n’a pas pu être arrêté à temps, notamment à cause d’une faute d’orthographe dans son nom

Les services impliqués dans le dossier d’Abdessalem Lassoued ont fait preuve d’un réel engagement, estime le comité “P” de contrôle des services de police. Si des manquements ou des problèmes peuvent être relevés dans les procédures policières, ils ne présentent pas de “lien de causalité” avec l’attentat. Le moyen le plus efficace de l’éviter aurait été l’expulsion du terroriste, sous le coup d’un ordre de quitter le territoire et faisant l’objet d’une demande d’extradition de la Tunisie.

L’attaque menée à Bruxelles le 16 octobre 2023 a coûté la vie à deux supporters suédois venus assister à un match de football. Plusieurs questions se sont posées sur la façon dont les services de police et de renseignement avaient suivi l’individu radicalisé mais non repris dans la banque de données de l’OCAM.

Le rapport présenté mercredi à la Chambre s’est attaché à l’échange d’informations. Il retrace neuf moments critiques qui vont de la demande d’information, provenant d’un service de police italien sur l’individu d’origine tunisienne, aux actions entreprises par la PJF d’Anvers, en passant par le suivi du dossier à Bruxelles, où il résidait.

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L’un des problèmes qui se posent est celui de l’orthographe du nom du terroriste, écrit au début Abdesslem Laswad, puis Abdes(s)alem Lassoued. Parmi les nombreuses bases de données disponibles, certaines permettent une identification phonétique, d’autres pas, d’autres encore de façon optionnelle. Il apparaît également qu’un numéro de téléphone n’a pas été inscrit dans une base de données et que son profil Facebook, sous l’alias Slavem Slouva, n’a pas été surveillé.

Cet homme s’était évadé d’une prison tunisienne en 2011 et était passé par plusieurs pays avant d’arriver en Belgique. Comme cela avait été expliqué dans les jours suivant l’attentat, son cas a été évoqué à plusieurs reprises par plusieurs services de police et même par la Sûreté de l’État. Si ses idées radicales sont relevées, elles ne semblent toutefois pas constituer une menace.

De manière générale, la communication entre services, avec le parquet ou l’Office des étrangers est jugée correcte, même si certains points posent problème, notamment l’utilisation d’informations confidentielles.

Tous les acteurs ont fait preuve d’un réel engagement“, dit le comité P dans une présentation dont l’Agence Belga a pu prendre connaissance. “Manquements dans toutes les procédures policières sans lien de causalité avec l’attentat“, ajoute-t-il. Et de poursuivre: “Au moins par trois fois, des informations relatives à la radicalisation et/ou la condamnation pour terrorisme ont été recueillies, sans possibilité de les concrétiser et objectiver“. “Le moyen le plus efficace pour éviter l’attentat était l’éloignement“, conclut-il.

■ Explications d’Anaïs Corbin dans le 12h30

Belga

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04 avril 2024 - 16h39
Modifié le 05 avril 2024 - 12h48