Alexandre Pycke souhaite un organe indépendant pour traiter les plaintes contre les violences policières

Le collectif Isos a lancé une pétition pour demander la création d’un organe indépendant afin de traiter les plaintes en lien avec les violences policières. Alexandre Pycke était dans Bonjour Bruxelles pour en parler.

Alexandre Pycke, du collectif Isos, explique qu’aujourd’hui, il y a seulement 17 enquêteurs aux comités P. De ce fait, la majorité des plaintes liées aux violences policières doivent être traitées par des policiers.

Sur les 3.000 plaintes déposées en 2021, seules 58 ont abouti à des condamnations. Cela représente environ 2 %. La grande majorité est dès lors classée sans suite.

Quinze personnes sont mortes dans les cinq dernières années, dans des interactions avec la police”, continue Alexandre Pycke, “on se rend compte que l’impunité est la règle”.

Lancée le weekend-dernier, la pétition du collectif Isos pour créer un organe indépendant pour traiter ces plaintes a obtenu 1.000 signatures.

Un collectif chargé de sens

Pour Alexandre Pycke, la création de ce collectif était une évidence, son fils ayant été témoin et victime de violences policières. Il explique que l’adolescent, alors âgé de 16 ans, est rentré “traumatisé par des scènes impressionnantes de terreur policière”.

La terreur, c’est un peloton de dix policiers qui rentrent dans une cellule où il y a 27 jeunes qui sont entassés. On en prend un au hasard et, en fait, ce n’est pas vraiment au hasard puisqu’on va prendre l’ami de mon fils Simon qui est noir (…) et on le tabasse. Cinq policiers vont le frapper alors qu’il est au sol pendant que les autres policiers vont empêcher ses amis d’intervenir”, raconte-t-il.

Après avoir déposé plainte au comité P, il a compris qu’il voulait agir lui aussi pour faire bouger les choses.

Alexandre Pycke, du collectif Isos, au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles