Alain Maron : “Le CST n’est pas une solution de facilité”

Cet après-midi, les députés ont débattu de la proposition d’ordonnance sur le covid safe ticket bruxellois en commission Santé. Le ministre de la Santé, Alain Maron (Ecolo) a ainsi pu dévoiler le texte adopté en deuxième lecture par le gouvernement et remanié suite aux remarques du conseil d’Etat.

Le CST devrait rentrer en vigueur le 15 octobre pour une période de 3 mois. Si entre temps, la situation sanitaire s’améliore, il pourrait être possible de suspendre le CST. Les indicateurs pris en compte sont le taux de reproduction du virus, le taux d’incidence, le taux de positivité, le nombre d’hospitalisation et le taux de vaccination. Les experts du RAG transmettront un rapport pour que la décision soit prise. Si le taux d’incidence devait passer sous les 50 pour 100.000, le CST sera suspendu.

Si le gouvernement souhaitait prolonger pour une période de trois mois supplémentaire l’utilisation du pass sanitaire, il faudrait alors repasser devant le parlement et justifier la position. A chaque fois, comme l’avait demandé le conseil d’Etat, il faut que la mesure soit proportionnelle à la situation sanitaire. Au plus tard, le CST ne sera plus demandé au 30 juin 2022.

Plusieurs députés souhaitaient que des seuils précis soient fixés mais selon le ministre, la formule mathématique idéale n’existe pas.

Les secteurs concernés

Comme déjà annoncé, les secteurs concernés sont l’évènementiel, l’horeca (sauf les hôtels dans la fonction hébergement), les foires et salons, les salles de sport, les infrastructures culturelles et les établissements de soins. Il ne sera pas demandé un CST si le client reste en terrasse, en ce compris les terrasses des établissements situés dans des centres commerciaux.

Une jauge a été fixée à 50 personnes à l’intérieur et 200 personnes à l’extérieur. Une fois le CST montré, les distances ou le masque peuvent tomber. Enfin, les événements privés comme les anniversaires à domicile ou les mariages ne sont pas concernés.

Des exceptions

Les personnes de moins de 16 ans ne doivent pas se soumettre au CST sauf pour les établissements de soins ou les maisons de repos où la limite d’âge est mise à 12 ans. Une personne se rendant aux toilettes alors qu’elle est en terrasse ou qui viendrait commander un bien à emporter ne devra finalement pas montrer un pass sanitaire. 

Les sorties scolaires dans le cadre de l’enseignement, comme une sortie au théâtre, se feront également sans covid safe ticket. Par contre, pour les équipements sportifs, il faudra prendre en compte l’ensemble des infrastructures pour déterminer les jauges.

Des sanctions

En cas de non-respect du CST, le client peut avoir une amende allant de 50 à 500 euros. Si un établissement ne contrôle pas les pass sanitaires, il peut avoir une amende de 50 à 2.500 euros. Les lieux concernés par le CST devront tenir une liste des personnes qui peuvent demander le pass sanitaire. Le personnel communal pourra d’ailleurs le faire ce qui pourrait entraîner un surcoût pour les communes.

Les bourgmestres pointent le manque de précision sur la mise en place du Covid Safe Ticket

Par ailleurs, la police devra aussi effectuer des contrôles. Un bourgmestre pourra aussi faire fermer un établissement.

Un débat serein

Pendant plusieurs heures, les députés ont pu débattre du texte de l’ordonnance et des amendements déposés. Alain Maron était le seul ministre présent même si certaines questions, notamment celles du contrôle, dépendent des compétences du ministre-président Rudi Vervoort (PS). Il était retenu à Genève.

La majorité des participants ont reconnu que cette mesure n’était pas prise de gaîté de cœur. Ce n’est pas une solution de facilité, a rétorqué Alain Maron. Vous trouvez que c’est facile ce qu’on est en train de faire? Le gouvernement bruxellois a pris ses responsabilités en demandant de modifier l’accord de coopération pour étendre le CST. Ce n’est pas non plus une obligation vaccinale larvée mais une gestion des risques. Ce n’est pas parce que nous avons mal travaillé que nous devons mettre le CST. Sinon, cela signifie aussi que le gouvernement wallon a mal travaillé.”

Evidemment, les efforts concernant la vaccination se poursuivront. La CIM Santé de ce mercredi matin a ainsi décidé que les pharmaciens et les infirmiers pourront vacciner les citoyens.

Un nouveau Cores (conseil régional de sécurité) sera organisé avec les 19 bourgmestres pour répondre à leurs questions pratiques avant le 15 octobre.

Vanessa Lhuillier – Photo: BX1