150 personnes ont manifesté mardi soir sur la place de la Monnaie pour dénoncer le double féminicide à Gouvy
Environ 150 personnes, selon l’estimation de la police de Bruxelles-Ixelles, se sont rassemblées mardi soir à compter de 18h30 sur la place de la Monnaie à Bruxelles en réaction au double meurtre de Nathalie Maillet, directrice du circuit de Spa-Francorchamps, et de sa compagne Ann Lawrence Durviaux, avocate et professeure de droit à l’Université de Liège.
Les deux femmes ont été tuées par balle à Gouvy dans la nuit du samedi 14 août au dimanche 15 août par Franz Dubois, qui était en instance de divorce avec Nathalie Maillet. Il a ensuite retourné l’arme contre lui. Le parquet du Luxembourg a confirmé qu’ils avaient mangé tous les trois ensemble au restaurant dans la soirée, ce qui peut porter à croire qu’il y a eu préméditation et qu’il s’agissait d’assassinats.
S’emparer du terme “féminicide”
Les collectifs féministes et LGBTQIA+ (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Queers, Intersexes, Asexuels et autres) qui ont organisé ce rassemblement veulent que les médias s’emparent plus largement du terme féminicide, qui qualifie le meurtre d’une femme en raison du fait qu’elle soit une femme. Ils appellent à ce que celui-ci se fasse aussi sa place dans le langage judiciaire.
Une minute de silence suivie d’une minute de bruit
Les manifestants ont respecté une minute de silence en hommage aux victimes. Une minute de bruit a suivi pour faire sortir du silence les violences contre les femmes. “La mort de Nathalie Maillet et d’Ann Lawrence Durviaux porte le nombre de féminicides en Belgique à 16 pour l’année 2021“, a souligné l’association Rainbowhouse Bruxelles dans son communiqué.
“Les violences lesbophobes ne sont pas encore suffisamment relayées“
“Quand cesserons-nous de justifier et soutenir par la frilosité des mots ?” L’association a décrié l’emploi fréquent par le passé dans les médias de l’appellation crimes passionnels pour désigner des meurtres dans des situations de violences conjugales ayant atteint leur paroxysme. “Les violences lesbophobes ne sont pas encore suffisamment relayées, conséquence de l’invisibilité dont pâtit une grande partie de la communauté LGBTQIA+”, a de plus déploré la Rainbowhouse Bruxelles.
Belga – Photo : Belga/Benoit Doppagne