Une dérogation pour le stade de l’Union pour des “raisons impératives d’intérêt public majeur” selon Bruxelles Environnement
Le dossier du nouveau stade de l’Union Saint-Gilloise sur le site du Bempt a connu une avancée importante aujourd’hui avec l’octroi d’une dérogation de Bruxelles Environnement qui autorise le club à abattre 237 arbres sur le site. Le club devra aussi respecter des conditions pour limiter l’impact écologique de la construction de sa nouvelle enceinte.
La décision de Bruxelles Environnement impactera directement la faune et la flore du Bempt si le chantier a lieu. Le rapport écologique fait état de 19 espèces d’oiseaux protégées ainsi que de trois espèces de chauves-souris. La dérogation est une demande du club, un signal positif pour Bruxelles Environnement. Ce genre de dérogation n’est pas toujours demandé dans le cadre de nouveaux projets et des problèmes peuvent apparaître en cours de chantier sans ce type d’autorisation.
Le rapport écologique demandé par l’Union Saint-Gilloise estime que les travaux entraîneront une perturbation visuelle et sonore pour ces espèces, ainsi que la destruction de zones de nidification et de friches favorables à la biodiversité locale. Bruxelles Environnement a accordé cette autorisation en invoquant “des raisons impératives d’intérêt public majeur”. Il est évoqué, comme argument, la dimension sociale et économique du projet.
Une dérogation sous conditions
Cette décision n’est pas sans conséquence sur les potentiels futurs travaux du stade de l’Union Saint-Gilloise. Les conditions prévues pour les travaux sont la plantation de 239 arbres et le transplantation de 30 arbres supplémentaires. Concernant l’abattage, il ne pourra être effectué qu’à des moments très précis : entre le 1er septembre et le 28 février, afin de respecter les périodes de nidification.
Mais la plus grosse épine dans le pied pourrait être la condition relative à l’utilisation de l’éclairage artificiel sur le futur site. Il est prévu, dans la décision, que les différents éclairages dans et aux alentours du stade soient limités au strict nécessaire et orientés vers le sol. Une période d’obscurité devra être respectée entre 23 h et 5 h. Cette mesure a été prise pour éviter au maximum de désorienter la faune locale.
Cette condition sera sans doute la plus compliquée à mettre en œuvre pour le club. L’enceinte est conçue pour que l’Union Saint-Gilloise puisse accueillir des matchs européens, mais ceux-ci ont lieu en semaine, soit à 19 h, soit à 21 h. Difficile donc d’imaginer le stade s’éteindre si une rencontre doit avoir lieu à 21 h et se terminer aux alentours de 23 h.
Des permis encore à obtenir
Bruxelles Environnement précise toutefois que cette dérogation ne présage en rien l’obtention du permis d’environnement pour ce projet. La décision concerne uniquement la problématique de la conservation des espèces présentes au Bempt et non le projet global. Le permis d’urbanisme n’a, lui non plus, pas encore été obtenu par le club champion de Belgique.
Si les permis sont obtenus, l’Union Saint-Gilloise ne sera pas encore au bout de la procédure. Il restera à négocier avec la commune de Forest la cession du terrain, dont elle est actuellement propriétaire.
Les discussions sont pour le moment au point mort. L’administration communale attend l’obtention des différents permis avant de reprendre les négociations. Cette question de la cession du terrain est l’un des points qui a le plus fait débat depuis que le dossier est sur la table.
Direction Anderlecht pour la Ligue des Champions
Pour l’instant, les jaunes et bleus sont donc sans stade pour jouer leurs matchs européens. En tant que champion de Belgique, l’Union Saint-Gilloise découvrira pour la première fois de son histoire la Ligue des Champions. C’est à contrecœur que le club s’est tourné vers son rival bruxellois : le Sporting d’Anderlecht.
Selon La DH, l’Union avait analysé les possibilités de jouer à Louvain, mais le stade est trop petit pour accueillir des affiches de Ligue des Champions. Le stade Roi Baudouin est, lui, considéré comme trop risqué en raison de l’état de sa pelouse, qui avait fait une frayeur aux Saint-Gillois lors du match d’Europa League contre l’Ajax d’Amsterdam. La rencontre avait été disputée sur une pelouse peu praticable, au point que son déplacement vers un autre stade avait été évoqué. Gand était aussi une option, mais le stade est déjà surbooké avec les matchs des U23 des Buffalos.
Les jaunes et bleus se sont donc finalement tournés vers Anderlecht, mais l’Union Saint-Gilloise doit mettre la main au portefeuille pour pouvoir jouer ses prestigieuses rencontres au Parc Astrid : le prix de la location par match dépasse les 250 000 euros, selon La DH.
Il s’agit d’une augmentation majeure par rapport aux autres saisons. Au total, l’Union devra donc débourser plus d’un million d’euros au RSCA pour utiliser ses installations en Ligue des Champions, une somme qui correspond à ce que les Mauves ont dû payer pour remplacer la pelouse du Lotto Park. Le Parc Astrid accueillera ainsi sa première rencontre de Coupe d’Europe depuis le match Anderlecht – Bayern du 22 novembre 2017.
La Rédaction





