Le nombre de nouveaux contrats de location diminue à Bruxelles, contrairement à la demande
Selon la Fédération des agents immobiliers francophones de Belgique, la disponibilité des biens mis en location pose problème.
Le nombre de baux à Bruxelles a diminué d’environ 20% au premier semestre 2024 par rapport à la même période en 2023, indique vendredi Federia, la Fédération des agents immobiliers francophones de Belgique. Elle s’inquiète face à ce constat, alors que la demande, elle, ne diminue pas et reste (très) élevée, et demande une révision des politiques en matière d’immobilier.
“Le gouvernement doit en être conscient : ce n’est pas le prix des loyers qui pose problème (celui-ci augmente d’environ 2,8%, soit à peu près au niveau de l’inflation) mais bien la disponibilité des biens mis à la location“, insiste Charlotte De Thaye, la directrice générale de Federia.
Augmentation des prix
Le marché locatif privé a longtemps profité de taux d’intérêt bas, rendant les investissements immobiliers plus attractifs que les investissements mobiliers. Mais 2023 a marqué un tournant. La hausse des taux d’intérêt a poussé les investisseurs vers d’autres horizons, les projets de reconversion ont ralenti en raison de l’augmentation significative des coûts de construction et de la pénurie de main-d’œuvre, et la chaîne logistique a connu également de gros problèmes, liste Federia.
Les prix ont flambé et certains projets ont, dans la foulée, été abandonnés. A cela s’ajoutent des décisions fiscales à l’impact significatif, comme la non-reconduction de la réduction du taux de TVA sur la démolition/reconstruction pour les promoteurs. Or, “dans un contexte urbain fortement densifié comme Bruxelles, cette baisse de TVA est cruciale pour la création d’offres via la construction de remplacement”, regrette la fédération, pointant encore les problématiques liées aux permis d’urbanisme et l’impact des nouvelles normes PEB.
Inverser la tendance ?
“Le nouveau gouvernement bruxellois doit inverser cette tendance“, plaide donc Federia. Quant aux loyers, ils évoluent de manière stable dans la capitale, constate la fédération, avec une augmentation à mi-année de 2,8%, après la forte hausse des prix en 2023 (+8,5%). La vague d’inflation semble donc plus ou moins digérée et les loyers continuent d’évoluer dans un rythme proche de l’inflation.
“Il faut néanmoins rester vigilants“, tempère Federia. À Bruxelles en particulier, les loyers augmentent généralement moins au printemps et plus fortement à l’automne. Si cette tendance se poursuit en 2024, l’augmentation des prix pourrait alors atteindre les 6% d’ici la fin de l’année.
Belga, image d’illustration Belga